P.161 Facteurs prédictifs d’anémie persistante chez des patients recevant un traitement d’induction par infliximab pour une maladie inflammatoire chronique de l’intestin - 28/12/09
Résumé |
Rationnel |
L’anémie est la complication la plus fréquente au cours des MICI. La carence martiale et l’inflammation sont les deux mécanismes les plus fréquents. Il est souvent admis que contrôler l’activité de la maladie est suffisant pour corriger une anémie bien tolérée mais certaines anémies persistent même après contrôle de l’inflammation. Le but de notre étude rétrospective était de déterminer la prévalence de l’anémie chez les patients atteints de MICI qui nécessitent un traitement d’induction par infliximab, d’évaluer le taux de réponse de ces anémies au traitement d’induction et de mettre en évidence des facteurs prédictifs de persistance après induction par infliximab.
Patients et Méthodes |
Une étude rétrospective a été menée sur une cohorte hospitalière de patients ayant reçu un traitement d’induction par infliximab pour une MICI active. Les données démographiques, le type de MICI, la localisation de la maladie selon la classification de Montréal, la CRP et les traitements en cours ont été recensés. L’anémie était définie selon la définition de l’OMS (Hb<12g/dL pour les femmes et Hb<13g/dL pour les hommes). Le VGM et le statut martial (transferrine, coefficient de saturation de la transferrine et ferritine) étaient notés à S0 et S14. La correction de l’anémie était définie par une normalisation du taux d’hémoglobine. Des analyses univariée puis multivariée ont été utilisées afin d’identifier les facteurs prédictifs d’anémie persistante.
Résultats |
107 patients atteints de MICI (âge moyen 35,9 ans ± 1,2 ; 65 femmes, 85 maladies de Crohn et 22 rectocolite hémorragiques) ont été inclus. Il s’agissait d’une maladie de Crohn chez 54,7 % (n=46) d’entre eux. Un traitement immunosuppresseur était pris par 89 % des malades. La prévalence de l’anémie à la semaine 0 était de 51,4 % (n=55). Les sujets anémiés présentaient une CRP plus élevée (34,9±5mg/dL) que les patients non anémiés (13,1± 2mg/dL, p<0,002). A la semaine 14, 60 % (n=33) des patients présentant une anémie avant le traitement d’induction par infliximab avaient une anémie persistante. Ces patients étaient caractérisés à S0 par un taux d’hémoglobine plus bas (10,1± 1,1 versus 11±1,1,p=0,009), une ferritine plus basse (52± 8,8 versus 196±13,8, p=0,02) et une tendance à une CRP plus élevée (43±4,3 versus 27±6,5, p=0,051). Chez ces patients, l’anémie persistait malgré une diminution nette de la CRP.
Conclusion |
La prévalence de l’anémie liée aux MICI atteint 50 % des patients nécessitant un traitement d’induction par infliximab et un patient sur deux présente une anémie persistante à la fin du traitement d’induction. Ces patients présentent un taux d’hémoglobine et une ferritine plus bas et une tendance à une CRP plus élevée. Ces résultats suggèrent qu’il y aurait une place pour une supplémentation en fer lors du traitement d’induction par infliximab.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Vol 33 - N° 3S1
P. A99 - mars 2009 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.