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Énurésie nocturne primaire isolée : diagnostic et prise en charge. Recommandations par consensus formalisé d’experts - 17/05/10

Doi : 10.1016/j.purol.2009.12.007 
D. Aubert a, , É. Berard b, J.-P. Blanc c, G. Lenoir d, F. Liard e, H. Lottmann f
a Service de chirurgie et urologie pédiatrique, hôpital Saint-Jacques, 2, place Saint-Jacques, 25030 Besançon cedex, France 
b Service de pédiatrie, hôpital de l’Archet, CHU de Nice, 151, route de Satin-Antoine-de-Ginestière, BP 3079, 06202 Nice cedex, France 
c Service de pédiatrie, 17, rue Nicolas-Chaize, 42100 Saint-Étienne, France 
d Service de pédiatrie générale, hôpital Necker–Enfants-Malades, clinique Robert-Debré, 149, rue de Sèvres, 75743 Paris cedex 15, France 
e 72, grande-rue, 37800 Saint-Épain, France 
f Service de chirurgie infantile, hôpital Necker–Enfants-Malades, 149, rue de Sèvres, 75015 Paris, France 

Auteur correspondant.

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Résumé

But

Les causes et le traitement de l’énurésie nocturne primaire isolée (EnPI) sont depuis longtemps controversés. Nous proposons un consensus de recommandations pratiques, appuyé sur une analyse formalisée de la littérature et validé par un large panel d’experts.

Méthodologie

Un groupe de pilotage (six experts) s’est appuyé sur le guide d’analyse de la littérature et gradation des recommandations (consensus formalisé – guide méthodologique de l’HAS) pour évaluer le niveau de preuve scientifique (niveaux de 1 à 4) et la force des recommandations (grade A, B, C) des publications sur l’EnPI. Ainsi, à partir de 2003, 223 articles ont été identifiés dont seulement 127 (57 %) avaient un niveau de preuve évaluable. Cette évaluation a été ensuite révisée par un groupe de cotation de 19 membres. Quelques recommandations, mal définies par la littérature, ont dû être proposées par un accord professionnel issu d’une concertation entre les membres du groupe de pilotage et ceux du groupe de cotation. Pour sa validation finale, le document a été soumis à un groupe de lecture de 21 membres de spécialités et d’exercice très diversifiées mais toutes impliquées dans l’EnPI.

Résultats

La définition de l’EnPI est très précise : incontinence intermittente, pendant le sommeil, après l’âge de cinq ans, sans période continue de continence supérieure à six mois, sans aucun autre symptôme associé, en particulier diurne. Son diagnostic est clinique par exclusion de toutes les autres pathologies urinaires. Deux facteurs doivent être identifiés à la consultation : la polyurie nocturne favorisée par les apports hydriques excessifs, une secrétion inversée de la vasopressine, des ronflements et apnées du sommeil. Elle est sensible à la desmopressine ; la petite capacité vésicale évaluée selon un calendrier mictionnel et la formule ICCS. Elle peut s’associer à une hyperactivité diurne du détrusor (30 %). Elle est résistante à la desmopressine. Les troubles associés à l’EnPI sont : le seuil d’éveil anormal ; les troubles avec déficit d’attention et hyperactivité (TDAH) (10 %) ; la baisse de l’estime de soi. La composante psychologique est peu significative.

Conclusion

L’EnPI n’est pas d’origine psychologique. Sa prise en charge comprend : l’évaluation de la tolérance intrafamiliale et de la motivation de l’enfant, évaluation du rythme, du volume mictionnel et des nuits mouillées par calendrier diurne et nocturne ; l’éducation (apports liquidiens suffisants en début de journée, diminution des apports hyperosmolaires le soir, mictions régulières et complètes) ; des traitements spécifiques : desmopressine pour les formes polyuriques (succés attendu 60 à 70 %), alarmes pour les formes à petite capacité vésicale (succés attendu 60 à 80 %) ; traitements de recours et/ou combiné, aux précédents, pour les formes réfractaires : oxybutinine, antidépresseurs tricycliques (danger). Les résultats obtenus par l’hypnose, la psychothérapie, l’acupuncture, l’homéopathie ou la chiropraxie ne sont actuellement pas validés (niveau de preuve trop faible).

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Summary

Objective

The causes and treatment of isolated primary nocturnal enuresis (PNE) are the subject of ongoing controversy. We are proposing consensus practical recommendations, based on a formalised analysis of the literature and validated by a large panel of experts.

Methodology

A task force of six experts based its work on the guide for literature analysis and recommendations and recommendation grading of the French Haute Autorité de Santé (formalized consensus process methodological guidelines) to evaluate the level of scientific proof (grade of 1 to 4) and the strength of the recommendations (grade A, B, C) of the publications on PNE. As a result of this, 223 articles from 2003 on were identified, of which only 127 (57 %) have an evaluable level of proof. This evaluation was then reviewed by a 19-member rating group. Several recommendations, poorly defined by the literature, had to be proposed by a professional agreement resulting from a consultation between the members of the task force and those of the rating group. For its final validation, the document was submitted to a reading group of 21 members working in a wide range of specialist areas and practices but all involved in PNE.

Results

The definition of PNE is very specific: intermittent incontinence during sleep, from the age of 5, with no continuous period of continence longer than 6 months, with no other associated symptom, particularly during the day. Its diagnosis is clinical by the exclusion of all other urinary pathologies. Two factors must be identified during the consultation: nocturnal polyuria promoted by excessive fluid intake, inverse secretion of vasopressin, snoring and sleep apnoea. It is sensitive to desmopressin; small bladder capacity evaluated according to a voiding diary and the ICCS formula. It may be associated with diurnal hyperactivity of the detrusor (30 %). It is resistant to desmopressin. Problems associated with PNE are: abnormal arousal threshold, attention deficit hyperactivity disorder (ADHD) (10 %), low self-esteem. The psychological component is not very significant.

Conclusion

PNE is not psychological in origin. The management of this condition includes: evaluating the intrafamilial tolerance and the child’s motivation, evaluating the rate, the volume of urine and wet nights using a diurnal and nocturnal diary; education (sufficient fluid intake at the start of the day, decrease in hyperosmolar intake in the evening, regular and complete urination); specific treatments: desmopressin for polyuric forms (expected success rate of 60–70 %), alarms for forms involving small bladder capacity (expected success rate of 60–80 %); alternative treatments and/or treatments combined with the preceding ones, for refractory forms: oxybutinin, tricyclic antidepressants (risk). Results obtained with hypnosis, psychotherapy, acupuncture, homoeopathy or chiropractic are not currently validated (insufficient level of proof).

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Urologie, Pédiatrie, Incontinence, Énurésie

Keywords : Urology, Paediatrics, Incontinence, Enuresis


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Vol 20 - N° 5

P. 343-349 - mai 2010 Retour au numéro
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