P133 - La réalisation effective d’une nutrition entérale proposée par l’UTN améliore la survie des patients dénutris hospitalisés - 07/12/10
D* Séguy [1, 2 et 3],
N Danel Buhl [2 et 3],
B Seignez [2 et 3],
S Neuville [3],
A Duhamel [1 et 4]
Voir les affiliationsIntroduction et But de l’étude. – Lorsqu’elle diagnostique l’existence d’une dénutrition chez un patient hospitalisé, notre UTN propose une prise en charge dont la prescription incombe finalement au médecin du service demandeur. Le but de cette étude était d’évaluer le devenir des patients dénutris hospitalisés chez qui l’UTN avait proposé le recours à la nutrition entérale cyclique nocturne (NEcn).
Matériel et Méthodes. – Chaque patient pris en charge par l’UTN en 2009 a fait l’objet d’un recueil prospectif de données cliniques, nutritionnelles et biologiques. En cas d’échec des mesures diététiques (adaptation et enrichissement des plateaux, prescription de compléments oraux [CO]), l’UTN proposait d’associer, à la poursuite de l’alimentation orale diurne habituelle, la réalisation d’une NEcn. Le devenir nutritionnel et la survie des patients chez qui une NEcn était proposée ont été étudiés durant leur séjour. Les patients recevant effectivement une NEcn (groupe NEcn) ont été comparés à ceux chez qui la NEcn n’a finalement pas été réalisée, conduisant alors à la poursuite des seules mesures diététiques (groupe C). Les patients justifiant une NE exclusive étaient exclus. Les résultats sont exprimés en moy ± DS.
Résultats. – Parmi les 902 patients hospitalisés qui se sont vu proposer une NEcn par l’UTN, 68 % l’ont réalisée. Les causes de non réalisation de la NEcn étaient le refus du patient (56 %), la non prescription du médecin (28 %) ou indéterminées (16 %). Les données initiales des groupes C vs NEcn étaient comparables en ce qui concerne l’IMC (22,0 ± 5,7 vs 21,9 ± 5,4), la perte de poids (– 9,9 ± 9,9 % vs – 11,0 ± 11,5 %), la circonférence brachiale (CB) (26,1 ± 4,6 cm vs 26,2 ± 4,9 cm), la C-reactive protein (CRP) (83 ± 78 mg/L vs 78 ± 68 mg/L), le délai entre l’admission et la première visite de l’UTN (6,8 ± 15,6 j vs 6,4 ± 11,4 j), la proportion de patients de chirurgie (35,5 vs 35,0 %). Dans le groupe C, l’âge était plus élevé, l’albumine plus basse (59,8 ± 18,7 ans vs 57,2 ± 16,7 ans ; p = 0,043 et 29,4 ± 6,0 g/L vs 30,7 ± 7,0 g/L ; p = 0,009, respectivement ; test T) et la proportion de patient atteints de cancer plus faible (32 % vs 41 %, p = 0,01 ; Chi2) que dans le groupe NEcn. Les patients du group NEcn prenaient des CO moins longtemps (3,8 ± 8,6 j v.s 9,2 ± 1,6 j ; p < 0,0001) et la durée de leur NEcn était de 13,9 ± 22,5 j. Durant le séjour, le poids et la CB se stabilisaient dans le groupe NEcn (– 0,0 ± 4,0 kg et – 0,1 ± 1,8 cm, NS), tandis qu’ils se dégradaient dans le groupe C (– 0,9 ± 3,6 kg, p = 0,017 et – 0,4 ± 1,5 cm, p = 0,005) (test t pour valeurs appariées). La survie actuarielle était meilleure dans le groupe NEcn (31/609 vs 24/293 décès, p = 0,003, Kaplan-Meier, log-rank). L’analyse multivariée (Cox) montrait que la NEcn (HR = 0,948/j de NEcn, IC 95 % [0,915-0,982], p = 0,003) et l’albumine (HR = 0,939/g, IC95 % [0,889-0,992], p = 0,03) étaient des facteurs protecteurs contrairement à l’âge (HR = 1,020/an, IC 95 % [1,009-1,049], p = 0,05) et à la CRP (HR = 1,006/mg, IC 95 % [1,002-1,010], p = 0,007) qui étaient des facteurs aggravants.
Conclusion. – En cas de dénutrition, la réalisation d’une NEcn proposée par l’UTN stabilisait l’état nutritionnel et améliorait la survie des patients hospitalisés.
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Vol 24 - N° S1
P. 112 - décembre 2010 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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