L’instauration de la trithérapie chez les sujets séropositifs a vue croître l’association VIH/SIDA et diabète. En effet, certains ARV sont suspectés d’induire une intolérance au glucose. L’objectif de cette étude était de décrire le profil épidémiologique et clinique des patients séropositifs atteints de diabète dans une unité de prise en charge de l’hôpital national de Donka-Guinee.

Nous avons conduit une étude rétrospective à partir de 1 600 dossiers de suivi des patients séropositifs entre 2004 et 2007. Nous avons retenu 11 dossiers de patients (trois hommes et 8 femmes) pour lesquels un diabète a été diagnostiqué lors du suivi.

Résultats : L’âge moyen des patients était de 38,3 ± 12,2 ans ; des extrêmes de 10 à 49 ans. (54 %) des patients étaient mariées et résidaient à Conakry (80 %). Les signes cliniques présentés par les patients lors du suivi étaient dominés par l’altération de l’état général (82 %), l’anorexie (55 %), la fièvre au long court (46 %) et l’amaigrissement (45 %). Un des patients était sous à insuline et les autres étaient sous un régime hygiéno-diététique. Les glycémies moyennes des patients variaient entre 7 et 21,6 mmol/l avec une valeur moyenne de 11,5 ± 4,3 mmol/l. Tous les sujets étaient sous inhibiteurs nucléotidiques de la reverse transcriptase. Le taux médian de CD4 renseigné chez 9 patients était de 180 cellules/μl et variait entre 27 et 1 697 cellules/μl. Le taux médian de CD8 renseigné chez 7 patients était de 1 093 cellules/μl.

Conclusion : Cette étude même parcellaire, met en évidence la cohabitation diabète – VIH/SIDA devient dans un contexte africain. Ce constat inhabituel devrait désormais attirer l’attention des soignants. D’autres études de plus grande ampleur devraient permettre d’avoir une meilleure connaissance de cette association en Guinée.