P46 Il existe un continuum de risque cardiovasculaire a priori chez les patients obèses sans diabète connu selon les résultats de la charge orale en glucose - 21/12/10
Résumé |
Introduction |
La charge en glucose n’est pas recommandée en France pour le dépistage des états dysglycémiques. Pourtant, la glycémie à jeun (GAJ) seule a une faible sensibilité, 50 à 66 % des dysglycémies étant diagnostiquées seulement par la glycémie post-charge (GPC). L’objectif de l’étude était de déterminer si les patients dysglycémiques identifiés par la GPC mais non par la GAJ avaient un risque cardiovasculaire a priori différent de ceux ayant une GAJ anormale.
Patients et Méthodes |
Une charge en glucose a été effectuée prospectivement chez 1 283 patients (1 055 femmes, 39 ± 14 ans, IMC 37 ± 7 kg/m2) sans diabète connu et hospitalisés dans notre service pour surpoids ou obésité. Trois groupes ont été définis : « groupe N » GAJ et GPC normales ; « groupe AJ » GAJ anormale quelle que soit la GPC ; « groupe PC » GAJ normale mais GPC anormale.
Résultats |
334 sujets (26%) étaient dysglycémiques (critères OMS). Le risque cardiovasculaire a priori était croissant du groupe N (n = 949) au groupe PC (n = 234) et au groupe AJ (n = 100) : âge (38 ± 14, 44 ± 14, 46 ± 13 ans respectivement, p < 0,0001), proportion d’hommes (16, 22, 29%, p < 0,001), tour de taille (p < 0,001), hypertension artérielle (HTA : 28, 48, 57%, p < 0,0001), dyslipidémie (37, 47, 51%, p < 0,01), pression pulsée (51 ± 13, 52 ± 13, 59 ± 16 mmHg, p < 0,0001), microalbuminurie (23 ± 89, 26 ± 98, 29 ± 69 mg/24 h, p < 0,0001), score UKPDS d’événements à 10 ans (3,6 ± 4,4, 6,2 ± 6,6, 7,9 ± 7,4%, p < 0,0001). Le mauvais pronostic du groupe AJ était essentiellement porté par les patients ayant également une GPC anormale (n = 29) : âge 47 ± 13 ans, HTA 62%, pression pulsée 60 ± 15 mmHg, microalbuminurie 35 ± 79 mg/24 h, score UKPDS 9 ± 8%.
Discussion |
Doser seulement la GAJpermet d’identifier les patients à plus haut risque cardiovasculaire a priori notamment parce que 1/3 des patients ayant une hyperGAJ ont également une GPC anormale.
Conclusion |
Il existe un continuum de risque cardiovasculaire a priori chez les patients obèses selon les résultats de la charge en glucose : normale, anormale de façon isolée sur la GPCet anormale sur la GAJ, le risque étant le plus important quand GAJ et GPC sont anormales. Dans cette population le score UKPDS semble d’intérêt mais doit être validé.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Vol 36 - N° S1
P. A50 - mars 2010 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.