P63 - Le mystère de la crème éclaircissante - 11/05/11
Résumé |
Introduction |
La mesure de l’acétonémie grâce aux bandelettes spécifiques (Appareil Xceed Pro Precision®) facilite le diagnostic et la prise en charge des épisodes d’acido-cétose diabétique, simple et plus rapide. Nous rapportons le cas d’une patiente diabétique africaine qui demeurait en cétose sévère, au dire de l’appareil, à cause d’une crème.
Matériels et méthodes |
Une femme de 53 ans, diabétique de type 2 a été hospitalisée pour un épisode d’acidocétose. Son diabète, connu depuis 2005, était équilibré jusqu’alors sous metformine et glimepiride. A l’admission, son HbA1c était à 11,7 %. Un schéma basal-bolus est institué. Après trois jours, sa glycémie demeurait supérieure à 2,5g/L avec des mesures répétées d’acétonémie à plus de 3mmol/L. Le maintien d’une réserve alcaline normale, et l’absence d’acétonurie nous a permis de mettre en doute les résultats d’acétonémie et d’incriminer une crème hydratante éclaircissante.
Nous avons testé la crème sur 5 personnes, avec une mesure simultanée de glycémie capillaire et d’acétonémie, avant et après application.
Résultats |
L’application d’une autre crème Dexeryl® n’a eu pas d’impact sur la glycémie ou l’acétonémie. La crème éclaircissante contenant entre autre : glycérine, acide lactique, phénoxyéthanol modifiait les résultats obtenus avec le lecteur. Leur glycémie a augmenté de 0,87±0,21g/L à 3,18±1,76g/L (1.5 - > 5g/L), avec une acétonémie qui augmentait de 0,18±0,11 à 4,04±3,74 (0.3 - > 8mmol/L) après l’application de cette crème. D’après le laboratoire pharmaceutique, la substance en cause serait le quinol.
Conclusion |
Alors que certains produits sont connus comme induisant des faux résultats (solution hydroalcoolique), l’utilisation de crèmes doit être suspectée. La plupart de nos patientes africaines appliquent régulièrement des crèmes éclaircissantes. La démarche éducative doit rajouter au conseil de nettoyage des mains avant les contrôles, une alerte spécifique vis-à-vis de l’utilisation de crème.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Vol 37 - N° 1S1
P. A50 - mars 2011 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.