Objectifs. - Évaluer, dans les neutropénies fébriles chimio-induites de l'enfant, l'efficacité et la toxicité de l'association pipéracilline-tazobactam-nétilmicine, et la possibilité d'éviter le recours aux glycopeptides.

Méthodes. - Étude rétrospective, incluant les enfants traités pour une neutropénie fébrile chimio-induite (polynucléaires neutrophiles<0,5×10⁹/l) par l'association pipéracilline-tazobactam-nétilmicine. En cas de fièvre persistante 48 heures après le début de l'antibiothérapie, un glycopeptide pouvait être prescrit. Les réponses au traitement sont définies comme : 1) succès total (apyrexie et/ou négativation bactériologique) à 48 heures et à 72 heures du début du traitement ; 2) succès partiel (apyrexie au-delà de 72 heures sans modification de la bithérapie) ; 3) échec (persistance des signes infectieux 48 heures après l'introduction du glycopeptide).

Résultats. - Soixante-neuf épisodes de neutropénie fébrile étaient évaluables, dans les suites du traitement d'une tumeur solide (29), d'une leucémie aiguë en rémission (11) ou d'une maladie métabolique (1). Les épisodes fébriles sont répartis en fièvre d'origine indéterminée (71 %) ; fièvre microbiologiquement documentée (12 %) ; fièvre cliniquement documentée (17 %). Aucun décès n'est survenu, aucune toxicité n'a été rapportée. Avec la biantibiothérapie, un succès total à 72 heures a été observé dans 72 % des fièvres d'origine indéterminée et 45 % des infections documentées. Après l'ajout d'un glycopeptide, réalisé dans 30 % des cas, le taux de succès de ce protocole a été de 84 %.

Conclusion. - L'association pipéracilline-tazobactam-nétilmicine est très efficace et bien tolérée dans le traitement probabiliste des neutropénies fébriles chimio-induites de l'enfant, mais elle ne permet pas de diminuer la fréquence de prescription des glycopeptides.

Objectives. - The authors had for aim to assess the effectiveness and toxicity of a piperacillin-tazobactam-netilmicin combination, and the possibility of avoiding using glycopeptide, in children with febrile neutropenic episodes induced by chemotherapy.

Methods. - A retrospective study was made, including children treated for a febrile neutropenic episode (absolute neutrophile count<0.5×10⁹/l) by a piperacillin-tazobactam-netilmicin combination. If fever persisted 48 hours after the beginning of antibiotic therapy, a glycopeptide could be added. The responses to the treatment were defined as follows: 1) total success (no fever or documented infection) at 48 hours and at 72 hours following the beginning of treatment; 2) partial success (apyrexia beyond 72 hours without any therapeutic change); 3) failure (persistent infectious signs 48 hours after the introduction of glycopeptide).

Results. - Sixty-nine episodes were assessable, corresponding to 41 patients, treated for a solid tumour (29), an acute leukaemia in remission (11), or a metabolic disease (1). The febrile episodes were divided into fever of unknown origin (71%), microbiologically documented fever (12%), and clinically documented fever (17%). No death occurred, no toxicity was reported. With this antibiotic therapy, total success at 72 hours was observed in 72% in case of fever of unknown origin and 45% in case of documented infections. The success rate reached 84% when a glycopeptide was added (30% of the cases).

Conclusion. - The piperacillin-tazobactam-netilmicin combination is very effective and well tolerated in probabilistic treatment of febrile neutropenia induced by chemotherapy, but does not allow to decreasing the frequency of glycopeptide administration.