La prise en charge actuelle des patients souffrant de troubles bipolaires repose sur la prescription de molécules thymorégulatrices, tant en phase aiguë qu’en prévention de la récurrence thymique. Cependant, la seule prescription médicamenteuse apparaît d’efficacité partielle en phase aiguë et souvent insuffisante pour la prévention à long terme des récurrences thymiques. Depuis plusieurs années, un intérêt croissant est porté au développement d’approches non médicamenteuses. Parmi ces stratégies complémentaires au traitement médicamenteux se sont développées les thérapies psychosociales (psychoéducation, thérapie cognitivo-comportementale [TCC], thérapie des rythmes sociaux), mais aussi des techniques physiques récentes comme la chronothérapie, la stimulation magnétique transcrânienne au côté de techniques plus anciennes comme l’électroconvulsothérapie (ECT). Les résultats encourageants obtenus avec ces outils non pharmacologiques contribuent à enrichir l’arsenal thérapeutique du psychiatre prenant en charge des patients bipolaires. Des évaluations complémentaires sont indispensables pour mieux en appréhender leur efficacité et en définir le protocole d’utilisation optimal. Leur développement et leur accessibilité sont un enjeu pour la prise en charge personnalisée du patient bipolaire, tant pour l’optimisation de l’équilibre thymique, mais aussi pour l’amélioration cognitive, le fonctionnement global et la qualité de vie.

The current treatment of bipolar patients is based on the prescription of mood stabilizers, in acute affective episodes as well as in the prevention of relapses. However, drugs alone are partially effective in the acute phases as well as for the relapse prevention. For several years, there has been an increasing interest in non-pharmacological approaches. Complementary strategies include psychosocial treatments (psychoeducation, cognitive behavioral therapy, social rhythms therapy) but also recent physical techniques such as chronotherapy and transcranial magnetic stimulation. Using these tools, the encouraging results obtained so far make them relevant in the psychiatric care of bipolar patients. Further assessments are needed to better understand their effectiveness and to define the optimal protocol for use. Their development and availability are a challenge for the definition of a personalized care of bipolar patients, both for enhancing the patient’s mood stability but also for improving their cognitive functioning and overall quality of life.