Le modèle multidimensionnel permet de préciser les liens entre psyché et soma, nociception et souffrance par une approche interdisciplinaire bio-psycho-sociale. L’approche globale du malade douloureux conduit à une stratégie thérapeutique plurimodale. Cette démarche nécessite une équipe rôdée aux problèmes rencontrés dans les douleurs chroniques rebelles.

Méthodologie : Le premier travail du sociologue consiste en la détermination de l’étiologie sociale de la douleur chronique par des entretiens en profondeur. Ensuite, il appréhende les logiques comportementales du patient (habitus), de son groupe social d’appartenance (ethos). Les bilans d’étape vont aider le malade à changer de comportement afin de diminuer, de maîtriser sa vie sans accroître la douleur ou enfin de supprimer la douleur. L’efficacité ne s’entend qu’en une complémentarité du groupe de traitement de la douleur.

L’étude réalisée : Il s’agit d’un échantillonnage de 30 patients (22 femmes, 8 hommes) tirés au sort dans notre consultation. Les entretiens (4 à 30) sont enregistrés et analysés après accord du malade. C’est une démarche compréhensive, permettant d’évaluer causes et conséquences en tant que facteurs d’explication, de maintien de la douleur et/ou d’amplification (catastrophisation).

Résultats : Corrélation entre les désordres psychologiques, psychiatriques inhérents à des événements liés à la petite enfance et l’apparition de la douleur chronique mais n’expriment pas forcément la causalité.

Le sociologue regroupe la causalité en typologie

• Héritage d’une enfance troublée (viol, inceste, etc.),
• Causalité conjoncturelle. Un ou plusieurs événements qui provoquent la douleur par une goutte qui fait déborder le vase.
• Destruction des valeurs qui guident les comportements, difficile à mettre en évidence car fondée sur un principe de non conscience.

Discussion : De l’apport des sciences sociales dans la lutte contre les douleurs chroniques rebelles.