La sévérité du paludisme est appréciée par les critères de gravité définis par l’OMS en 2000. Notre objectif était d’évaluer leur pertinence et fréquence chez l’enfant présentant un paludisme d’importation.

Etude rétrospective nationale, cas-témoin, comparant entre 2006 et 2012 des enfants admis en réanimation (REA, n=55) pour paludisme d’importation à une population contrôle (n=110) consultant aux Urgences pour paludisme. La sévérité était appréciée par la réalisation d’Actes Thérapeutiques Majeurs (ATM) (remplissage vasculaire, transfusion, amines vasopressives, ventilation mécanique, traitement d’une HTIC).

62% des enfants admis en REA recevaient au moins 1 ATM, versus 10% des témoins (p<10^-4). Les critères liés à la sévérité étaient les troubles de conscience (60% vs 14% ; p<10^-4), les troubles hémodynamiques (31% vs 0% ; p<10^-4), une insuffisance rénale (22% vs 2% ; p<10^-4), une anémie < 70g/L (60% vs 7% ; p<10^-4), une thrombopénie < 50 000 /mm³ (49% vs 9% ; p<10^-4) et une parasitémie >4% (58% vs 25% ; p<10^-3). Détresses respiratoires et hypoglycémies ont rarement été observées.

Les critères de gravité de l’OMS semblent pertinents pour évaluer la sévérité du paludisme d’importation, toutefois des ajustements sont à envisager.