DODMLA ou dépistage organisé de la dégénérescence maculaire liée à l’âge par lecture différée de rétinophotographies à Lyon - 02/12/14
Résumé |
Introduction |
La dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA) est la première cause de malvoyance sévère chez les patients âgés des pays industrialisés. Les stades précoces de maculopathie liée à l’âge (MLA) peuvent être diagnostiqués par rétinophotographie et bénéficier d’une prévention efficace. Le but de ce travail était d’évaluer l’intérêt et la faisabilité d’un dépistage de la MLA et la DMLA chez les patients de plus de 65ans par rétinophotographies transmises et interprétées par télémédecine.
Patients et méthode |
Des rétinographies non mydriatiques ont été proposées à toutes les personnes de 65ans et plus venues réaliser un examen périodique de santé dans les centres d’examens de santé de la CPAM du Rhône entre le 01/02/2012 et 13/11/2012. Les assurés porteurs d’une DMLA connue ont été exclus de l’étude. Après signature d’un consentement éclairé, une rétinophotographie aux deux yeux de chaque patient inclus a été réalisée par des infirmières formées à sa pratique. Un questionnaire recherchant les facteurs de risque (sexe, âge, antécédent familial de DMLA, couleur de l’iris, tabagisme, chirurgie de la cataracte) de cette maladie a été par ailleurs administré par l’infirmière. Les images ont été télétransmises et interprétées de façon différée par un ophtalmologue de l’hôpital de la Croix-Rousse à Lyon.
Résultats |
Une rétinophotographie non mydriatique a été proposée à 866 consultants des centres d’examens de santé de Lyon. Cinq cent quatre-vingt-quatre patients (67,4 %) ont été inclus avec une majorité d’hommes (52,1 %). La moyenne d’âge était de 72ans (±5,72) avec 40,4 % des participants de l’étude dans la tranche d’âge 65–69ans. Les causes de non-inclusions étaient le refus de participation (15,1 %), l’impossibilité technique (7 %), l’impossibilité de remplir le consentement (9,2 %) ou la présence d’une DMLA connue (1,2 %). Les clichés étaient ininterprétables dans 21,4 % des cas. Parmi les 458 photos interprétées, 22,27 % étaient anormales. Concernant l’œil droit, 38 (8 %) présentaient un stade 1, 26 (5,47 %) un stade 2, 8 (1,68 %) un stade 3 et 2 (0,42 %) un stade 4 atrophique. Concernant l’œil gauche 36 (7,87 %) présentaient un stade 1, 22 (4,81 %) un stade 2, 9 (1,96 %) un stade 3 et 2 (0,43 %) un stade 4 atrophique. Aucune DMLA exsudative n’a été retrouvée. La présence d’anomalies étaient liées à la présence d’antécédent familial de DMLA (OR=2,94 [1,2–7,22]) ou d’antécédent d’opération de la cataracte ajusté sur l’âge (OR 1,96 [1,04–3,71]). La moyenne d’âge augmentait avec le stade de la MLA, 70ans environ pour un stade 0 à 77ans pour un stade 4 atrophique.
Conclusion |
Ces résultats renforcent l’intérêt et la faisabilité de la rétinophotographie non mydriatique comme examen de dépistage de la DMLA chez les patients de plus de 65ans. L’âge, la présence d’un antécédent familial de DMLA ou d’un antécédent de chirurgie de la cataracte ont été identifiés comme facteur de risque.
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Vol 3 - N° 4
P. 185 - décembre 2014 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.