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Résultats de ponction lombaire dans une population de patients admis aux urgences des hôpitaux universitaires de Strasbourg : particularités du sujet âgé - 02/12/14

Doi : 10.1016/j.revmed.2014.10.156 
A.O. Diallo 1, , P. Riegel 2, F. Grunenberger 3, A. Pradignac 3, B. Goichot 3, P. Bilbault 4, G. Kaltenbach 5
1 Médecine interne, hôpital de Hautepierre, hôpitaux universitaires de Strasbourg, 8, cour de Bretagne, 67100 Strasbourg 
2 Service de microscopie et culture cellulaire, hôpitaux universitaires de Strasbourg, 67100 Strasbourg 
3 Service de médecine interne, hôpitaux universitaires de Strasbourg, 67100 Strasbourg 
4 Service des urgences médico-chirurgicales, hôpitaux universitaires de Strasbourg, 67100 Strasbourg 
5 Service de gériatrie, hôpitaux universitaires de Strasbourg, 67100 Strasbourg 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

Les services d’urgences constituent un recours important pour les patients âgés. Ils sont reçus pour différents motifs dont les syndromes confusionnels avec ou sans fièvre et les pathologies infectieuses. Des explorations complémentaires sont nécessaires à la recherche de leurs étiologies. Parmi elles, une ponction lombaire (PL) est réalisée lorsqu’une méningite est suspectée. La décision de réaliser la PL en dehors des signes de méningite (la triade classique) dépend de l’histoire clinique et de la conviction du praticien. Or cette conviction n’est pas souvent partagée ou univoque. C’est pourquoi, nous avons réalisé cette étude au sein du service des urgences d’un hôpital universitaire portant sur toutes les PL effectuées durant la période d’étude. Le but était de :

– déterminer les motifs de consultation devant lesquels la PL est réalisée ;

– établir le diagnostic de sortie ;

– déterminer le devenir de ces patients tout en dégageant les particularités du sujet âgé.

Patients et méthodes

Il s’agit d’une étude prospective et descriptive. Étaient inclus dans l’étude, tous les patients ayant consulté aux urgences entre le 1er janvier et le 31 décembre 2013 et qui ont bénéficié d’une PL. Étaient exclus, les sujets VIH, les traumatisés crâniens, les PL faites pour un bilan de démence ou chez les patients opérés ou porteurs d’une dérivation ventriculaire.

Résultats

Nous avons inclus 245 patients : 127 hommes et 118 femmes avec une moyenne d’âge de 55ans. Les patients étaient classés en deux catégories afin de dégager les particularités du sujet âgé :<65ans et65ans. La proportion globale de méningite était de 14 %. Trente-quatre patients au total, dont 27 méningites virales et huit méningites non virales : une listéria, un pneumocoque et une fongique dans le groupe des 65ans et plus, trois pneumocoques, et une Capnocytophaga canimorsus dans le groupe des moins de 65ans. La méningite virale était peu fréquente dans le groupe des moins des 65ans : seulement deux. Il existait une contamination du LCR à Staphylococcus epidermidis dans le groupe des moins des 65ans. L’entérovirus était le germe le plus retrouvé dans les méningites virales au sein du groupe des moins de 65ans. Le motif de consultation le plus fréquent était la confusion dans 29 % des cas et il était plus présent dans le groupe des 65ans et plus, soit 48,6 % (p<0,0001). Il y avait beaucoup de signes de méningite que de diagnostic de méningite. Il y avait une prédominance des méningites virales dans le groupe des moins des 65ans, soit 18 %, puis suivies des pathologies neurologiques à 17 % avec une prédominance des migraines (p<0,001). Quant au groupe des plus des 65 ans, les infections respiratoires constituaient le diagnostic le plus fréquent, soit 31,4 %, puis suivi des syndromes confusionnel et démentiel à 13,3 % (p<0,001). Les infections respiratoires étaient accompagnées de syndrome confusionnel dans 29,2 % des cas (p<0,0001). Concernant le devenir, 29 % des patients avaient regagné leur domicile après la PL faite aux urgences. Parmi eux, 40 % des moins de 65ans et 30 % des 65ans et plus. Pour les hospitalisations, les services de spécialités médicales (médecine interne) avaient constitué l’essentiel des hospitalisations à plus de la moitié des hospitalisations, soit 59 %.

Conclusion

En conclusion, le rendement des PL faites aux urgences devant les suspicions de méningite est faible avec moins de 15 % de méningites retrouvées. La confusion avec ou sans fièvre était le motif le plus fréquent. Les méningites virales étaient le diagnostic de sortie le plus fréquent dans le groupe des moins des 65ans. Le diagnostic de méningite était rare parmi les sujets de plus de 65ans : seulement trois méningites non virales et deux méningites virales. Les services de spécialités médicales avaient constitué l’essentiel des hospitalisations et près d’un tiers des patients avait regagné son domicile.

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Vol 35 - N° S2

P. A97-A98 - décembre 2014 Retour au numéro
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  • Médecine interne et complications aiguës : comment mieux assister les services d’accueil des urgences ?
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