L’aspergillome pulmonaire est une mycose due le plus souvent par l’Aspergillus fumigatus qui se développe sur une cavité préexistante soit unique ou multiple. Le but de notre travail est de déterminer le profil épidémiologique, les moyens diagnostiques et thérapeutiques. Nous avons mené une étude rétrospective entre janvier 2000 et décembre 2013 portant sur 64 cas. Le sexe masculin représentait 38 cas (58 %) avec une moyenne d’âge de 43ans. L’aspergillome était survenu sur des séquelles de tuberculose pulmonaire dans 58 cas (91 %), après un délai moyen de 14ans. Il était survenu sur kyste hydatique pulmonaire dans deux cas et deux patients étaient déjà opérés d’aspergillome. L’hémoptysie était la principale manifestation clinique dans 56 cas (87,5 %), suivie de la suppuration bronchique dans 46 cas (72 %). La radiographie thoracique objectivait une image en grelot typique dans 19 cas (30 %). La tomodensitométrie thoracique objectivait une image en grelot déclive et mobile dans 38 cas (59 %). L’aspergillome était multiple et bilatéral dans 13 cas (20 %), siégeant dans les lobes supérieurs 11 cas (85 %). La sérologie aspergillaire était positive dans 42 cas (66 %). La culture sur milieu de Sabouraud du liquide d’aspiration bronchique a permis d’isoler le champignon dans 7 cas (11 %). Le traitement chirurgical était instauré dans 43 cas (67 %), dont 4 (6 %) cas d’aspergillome multiple. Le traitement médical était prescrit dans les autres cas, mais les résultats n’étaient pas satisfaisants. L’aspergillome pulmonaire unique ou multiple pose un problème de prise en charge thérapeutique. Il faut rechercher une greffe aspergillaire a priori devant des hémoptysies sur séquelles de tuberculose, vue cette dernière reste une pathologie fréquente sous nos climats.