P074: Une UTN permet le traitement et la prévention de la dénutrition à l’hôpital en privilégiant la nutrition entérale : analyse de 4 ans de consultations au sein du CHU - 24/12/14
Résumé |
Introduction et but de l’étude |
L’UTN a pour mission la prévention et le traitement de la dénutrition à l’hôpital. Dans notre CHU, le soutien aux équipes médicales et soignantes pour l’assistance nutritionnelle entérale (NE) et parentérale (NP) des patients dénutris ou à risque de dénutrition est une mission prioritaire. L’UTN dépiste les patients avec NE et NP, valide les indications, la voie d’abord (sonde ou stomie à privilégier par rapport à la voie veineuse centrale ou périphérique), les apports nutritionnels et le suivi.
Le but de cette étude est d’analyser les pratiques institutionnelles d’assistance nutritionnelle au travers des activités de l’UTN. Il s’agit ici de résultats préliminaires d’une analyse encore en cours.
Matériel et méthodes |
Étude rétrospective d’une base de données démographiques et nutritionnelles recensant toutes les consultations des patients suivis par l’UTN pour NE ou NP et hospitalisés entre 2008 et 2011 dans différents services de médecine (MED) et chirurgie (CHIR) du CHU. Le diagnostic nutritionnel et les besoins énergétiques des patients ont été déterminés par l’UTN selon les recommandations de la SFNEP et de l’ESPEN. L’apport calorique moyen a été calculé à partir de l’évaluation des ingesta spontanés (bilan calorique de 3 jours ou rappel de 24 h effectués par les diététiciennes) et des différents traitements nutritionnels instaurés pendant le séjour. La transmission de l’information au médecin traitant pour la continuité du traitement nutritionnel à domicile est évaluée à partir du codage du diagnostic nutritionnel dans la lettre médicale de sortie (LDS).
Résultats et Analyse statistique |
Collectif de 711 patients, 72 % CHIR, 66 % d’hommes, âge moyen 63 + /−16 ans ayant bénéficié de 919 assistances nutritionnelles (AN) dont 74 % de NE, 22 % de NP et 4 % de NE-NP.
Ces patients ont un BMI moyen de 23 +/−5 avec 32 % de BMI > 25 ; 401 (57 %) patients ont une dénutrition modérée à sévère ; les besoins énergétiques moyens sont estimés à 1940+/-332Kcal ; pendant leur séjour, les ingesta moyens (341 + /−454Kcal) sont inférieurs à 500kcal/j chez 2/3 des patients ; l’AN permet de couvrir > 75 % des besoins caloriques chez 82 % des patients ; le ratio NE/ NE + NP est de 74 % ; 45 % des AN sont stoppées après une durée médiane de 14 jours (1–158 jours) ; à l’arrêt de l’AN, les ingesta(1328+/−580 Kcal) sont encore<75% des besoins caloriques chez un peu plus de la moitié des patients alors que 2 fois sur 3 ils sont déjà dénutris ; parmi les 542 LDS consultées, seules 28 % contiennent un diagnostic nutritionnel (tableau ci-dessous).
Conclusion |
Dans notre CHU, l’AN concerne prioritairement les patients ayant un BMI < 25 et sévèrement inappétents. Dans les services de médecine, l’AN vise le traitement de la dénutrition alors qu’en chirurgie, son utilisation précoce en postopératoire permet aussi de prévenir son installation. La voie entérale, non combinée à la NP est privilégiée et se révèle efficace même en chirurgie. Le dépistage des patients dénutris avec BMI>25, l’arrêt précoce de l’AN et la communication insuffisante au médecin traitant sont les prochains axes d’amélioration des pratiques d’AN au CHU.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Vol 28 - N° S1
P. S107 - décembre 2014 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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