O67: Évaluation d’une prise en charge nutritionnelle chez les femmes obèses en demande de procréation médicale assistée - 24/12/14
Résumé |
Introduction et but de l’étude |
La prévalence de l’obésité féminine est en constante augmentation et peut se compliquer d’une diminution de la fertilité. Les centres d’assistance médicale à la procréation (AMP) sont de plus en plus souvent confrontés à la prise en charge de patientes obèses, alors qu’une perte de poids préliminaire (voire l’obtention d’un IMC < 35kg/m2) est habituellement nécessaire pour démarrer les traitements d’aide à la procréation. Ainsi, nous avons créé en 2008 une consultation de nutrition au sein du service d’AMP du CHRU de Lille, afin de prendre en charge ces patientes obèses. Le but de notre étude rétrospective était de caractériser la population prise en charge et d’évaluer l’efficacité des stratégies nutritionnelles sur le poids et sur les chances de survenue d’une grossesse.
Matériel et méthodes |
83 patientes, obèses, inclues entre le 1er septembre 2010 et le 30 septembre 2011, bénéficiaient d’un suivi conjoint en consultation d’AMP et en consultation de nutrition. Le suivi nutritionnel reposait principalement sur une prise en charge éducative nutritionnelle (individuelle ou en groupe, visant à modifier les comportements alimentaires et d’activité) associée ou non à d’autres stratégies (Régime très basses calories, thérapie cognitivo-comportementale (TCC), traitement médicamenteux (metformine). L’efficacité de la prise en charge nutritionnelle a été évaluée à partir des paramètres anthropométriques ainsi que sur la survenue d’une grossesse. Les variables quantitatives ont été comparées par un test de Student ou de Kruskal-wallis, selon les effectifs. Les variables qualitatives ont été comparées selon un test de Chi-2 ou le test de Fisher Exact, selon les effectifs. La significativité a été retenue pour une valeur de p inférieure à 0,05.
Résultats et Analyse statistique |
L’IMC initial des patientes était de 37,5±5,24kg/m2, et 53 % d’entre elles avaient un IMC > 35. La durée de la prise en charge nutritionnelle était de 4,6±6,9 mois. 50,6 % des patientes avaient bénéficié d’une éducation nutritionnelle seule, en complément 15,7 % d’une TCC, 13,3 % d’un régime très basses calories, 8,4 % d’un traitement par metformine, 8,4 % d’une prise en charge combinée et 3,6 % ont été orientées vers une chirurgie bariatrique. 37,8 % des patientes ont obtenu une perte de poids supérieure à 5 % et 27,2 % des patientes en obésité sévère ont obtenu un IMC < 35 après prise en charge (P<0,0001). L’évolution pondérale ne différait pas selon le type de prise en charge mais était associée à la pratique de l’activité physique de loisir (p=0,012). Quarante grossesses ont évolué : 65,7 % des patientes ayant obtenu un IMC final < 35 ont eu une grossesse, versus 45,5 % des patientes ayant maintenu un IMC>35 (p=0,07).
Conclusion |
Cette étude confirme que le seuil d’IMC < 35 est associé à une chance augmentée d’obtention d’une grossesse, mais notre étude montre que le succès est également possible dans les autres cas. L’implication du nutritionniste au sein de l’équipe de gynécologues a permis de modifier les représentations des soignants sur l’obésité permettant à certaines patientes ayant une perte de poids insuffisante d’accéder aux traitements d’aide à la procréation, après discussion pluridisciplinaire.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Vol 28 - N° S1
P. S65 - décembre 2014 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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