Angioplastie des artères des membres inférieurs en mode ambulatoire - 20/02/15
Résumé |
L’article D. 6124-301 du Code de la santé publique définit l’alternative à l’hospitalisation « au bénéfice de patients dont l’état de santé correspond à ces modes de prises en charge » et implique de fait une réflexion centrée sur le patient. La plupart des sujets sont éligibles sauf si des facteurs évalués en période préopératoire ont permis de prédire une probabilité plus élevée de séjour prolongé à l’hôpital. Sous réserve d’être maîtrisée et bien organisée, les bénéfices de la « chirurgie » ambulatoire pour les patients sont classiquement admis. L’objectif est d’augmenter la participation du patient qui le souhaite aux décisions sur sa santé et d’améliorer la qualité, notamment en améliorant la perception exacte du risque par le patient. Nous avons débuté une étude prospective en intention de traiter sur la faisabilité et la sécurité des patients adressés en consultation pour une artériopathie oblitérante des membres inférieurs symptomatique relevant d’une prise en charge ambulatoire, endovasculaire par angioplastie sous anesthésie locale. Entre juillet et novembre 2014, 70 patients consécutifs (62 stade Rutherford 2 ou 3, 8 stade 4 et 5) se sont vu proposer une stratégie ambulatoire sur la base d’un séjour de 3heures post-ponction artérielle avant le retour au domicile. Seuls 10 patients (14 %) ont refusé cette alternative, et ce toujours sur des critères d’ordre psychologique, social ou environnemental et ont donc été hospitalisés une nuit. Sur les 60 patients programmés en mode ambulatoire à la suite de la décision partagée au décours de la consultation initiale (86 % de l’ensemble), 59 (97 %) sont repartis comme prévu, après 3heures dans le service dédié, la déambulation étant autorisée 2heures après la mise en place d’un système de fermeture mécanique en cas d’accès fémoral (système Femoseal-StJude) effectué dans 75 % des cas ou immédiate après accès radial (25 % des cas). Un échec technique (recanalisation d’occlusion longue infrapoplitée dans le cadre d’une ischémie critique) a été noté. Un patient a été gardé 24heures à la suite d’un profond malaise vagal résolutif sous traitement médical. Un appel téléphonique a été systématiquement fait 24heures et 15jours après la sortie. Une hospitalisation secondaire au 10e jour est à signaler en rapport avec une occlusion aiguë symptomatique d’un stent fémoral placé dans le cadre d’une recanalisation longue fémorale superficielle. Trois complications mineures sont à déplorer (2 hématomes minimes, un faux anévrisme résolutif). Le taux de satisfaction des patients pour ce type de prise en charge est de 100 %. Sur un plan économique, le montant du GHS perçu par l’institution est maintenant équivalent à celui reçu pour une ou deux nuitées, alors que le patient n’a plus la charge personnelle du ticket modérateur. En conclusion, l’angioplastie ambulatoire est le mode de prise en charge privilégié par 85 % des sujets symptomatiques justifiant d’un traitement endovasculaire. Un séjour de 3heures est confirmé dans 97 % des cas dans des conditions de sécurité équivalentes à celles d’un séjour hospitalier traditionnel et d’un coût moins élevé à la charge du patient.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Angioplastie ambulatoire, Système de fermeture artérielle
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Vol 40 - N° 2
P. 113 - mars 2015 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.