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Anxiété résiduelle après simulation haute-fidélité en anesthésie : étude observationnelle au CHU de Nîmes - 07/09/15

Doi : 10.1016/j.anrea.2015.07.427 
Jean-Noël Evain , Lana Zoric, Dominique Garcia, Olivier Picard, Abdel Elannaz, Laurent Mattatia
et

SIMUH-Nîmes

 Anesthésie-réanimation, CHU de Nîmes, Nîmes, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

La simulation haute-fidélité en anesthésie peut générer chez les participants un stress intense [1]. Ce stress facilite probablement l’apprentissage [2] mais peut aussi générer de l’anxiété, éventuellement persistante après la fin de la séance, avec risque de perte de confiance en soi et de refus de participation ultérieure. L’objectif principal de ce travail est d’évaluer la proportion d’apprenants présentant une anxiété élevée en fin de séance. Les objectifs secondaires sont l’évaluation de la capacité des formateurs à estimer le niveau d’anxiété des apprenants par la simple observation, ainsi que l’identification des facteurs associés à une augmentation de l’anxiété résiduelle.

Matériel et méthodes

Après accord du comité d’éthique local et consentement oral individuel, une cohorte d’internes, infirmiers (IADE) et médecins anesthésistes (MAR) participant à des séances de simulation au CHU de Nîmes a été étudiée de façon prospective. Le niveau d’anxiété résiduelle des participants a été mesuré par la traduction française validée du score STAI-Y State de Spielberger (de 20 à 80/80) juste après la fin du débriefing. Il était considéré comme élevé si le score était supérieur ou égal à 50. L’anxiété des participants était aussi estimée sur une échelle de 0 a 10 sur simple observation par le formateur ayant animé le débriefing. La corrélation (coefficient de Spearman) et l’agrément (méthode de Bland et Altman) entre mesure et estimation de l’anxiété résiduelle ont été étudiées. Nous avons aussi relevé des informations liées aux participants (âge, sexe, ancienneté, anxiété basale par le score STAI-Y Trait, expérience antérieure en simulation), à leur stress (stress déclaré et fréquence cardiaque tout au long de la session), au scénario (difficulté, durée) et au débriefing (durée et scores de qualité DASH [3]). Les associations avec l’anxiété résiduelle ont été recherchées avec le test non paramétrique de Mann-Whitney.

Résultats

Entre février 2014 et janvier 2015, 59 apprenants (dont 23 internes, 23 IADE et 13 MAR) ont été inclus au cours de 40 séances de simulation. L’anxiété résiduelle mesurée médiane était de 30/80 (espace interquartiles [25–35]), avec des valeurs extrêmes de 20 et 74. L’anxiété résiduelle mesurée était supérieure à 50/80 chez 3,4 % des apprenants (IC 95 % [0,9 ; 11,5]). La corrélation entre l’anxiété mesurée et l’anxiété estimée par le formateur était faible (ρ=0,32 ; p=0,02). L’estimation était exacte (biais moyen 0,3 IC 95 % [−0,05 ; 0,73]), mais imprécise (limites d’agrément −2,6 et 3,3). L’anxiété résiduelle mesurée était significativement plus haute chez les sujets ayant une anxiété basale supérieure à la médiane du groupe (31 vs 28 ; p=0,01) et en cas de score DASH évaluateur<35/42 (31 vs 26,5 ; p=0,02) (Fig. 1).

Discussion

Les anxiétés persistantes après simulation haute-fidélité en anesthésie sont rares mais existent. L’estimation par le formateur de l’anxiété résiduelle des apprenants semble peu fiable, un dépistage actif pourrait donc se justifier. Outre l’anxiété basale des apprenants, la mauvaise qualité du débriefing pourrait être un facteur de risque. L’impact d’une optimisation du débriefing sur l’anxiété résiduelle reste à démontrer.

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