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Traumatisés graves en réanimation et choc septique : facteurs de risque, incidence et mortalité - 07/09/15

Doi : 10.1016/j.anrea.2015.07.013 
Julie Alingrin , Marie Tezier, Emmanuelle Hammad, Marion Poirier, Marc Leone
 Anesthesie-réanimation, AP–HM, hôpital Nord, Marseille, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

Première cause de mortalité chez les sujets de moins de 40ans, la traumatologie reste un enjeu de santé publique avec une morbidité majeure. L’agression facilite les infections nosocomiales, avec pour risque le choc septique. Notre étude a pour objectif principal l’identification des facteurs de risques de choc septique et pour objectif secondaire l’estimation de l’incidence et de la mortalité des chocs septiques chez des patients traumatisés graves hospitalisés en réanimation. Nous avons également cherché les facteurs de risque de mortalité du choc septique.

Matériel et méthodes

Nous avons inclus rétrospectivement 581 patients admission en réanimation, pour traumatisme grave défini par un Injury Severity Score (ISS) supérieur à 15 dans un centre de traumatologie de niveau 1 au CHU de l’hôpital Nord Marseille entre août 2010 et décembre 2013. Le jour du choc septique a été défini par l’introduction de vasopresseur dans un contexte de sepsis grave. Le groupe choc septique est comparé au groupe témoin qui représentait les patients n’ayant pas fait de choc septique.

Résultats

Notre étude a mis en évidence les facteurs de risque de choc septique suivants en analyse univariée : l’âge, l’IGS2 à l’admission, l’utilisation de catécholamines dans les premières 24heures, la durée de séjour en réanimation, le nombre de jours d’exposition à un cathéter artériel, le nombre de jours d’exposition à une voie veineuse centrale, le nombre de jours d’exposition à une sonde urinaire. L’analyse multivariée par régression logistique « pas à pas » a identifié deux facteurs de risque indépendants de choc septique : l’âge et le monitorage de la PIC. Les objectifs secondaires étaient de déterminer l’incidence du choc septique et d’évaluer sa mortalité. Dans notre cohorte de patients traumatisés graves, 52 (9 %) patients ont développé un choc septique. La mortalité en réanimation était de 25 % dans le groupe choc septique et 19 % dans le groupe témoin (p=0,38). La mortalité hospitalière était de 31 % dans le groupe choc septique et 21 % dans le groupe témoin (p=0,13). On a obtenu une différence significative de mortalité hospitalière à j90 entre le groupe choc septique et le groupe témoin (p=0,0009). La mortalité à j90 est de 29 % dans le groupe choc septique et de 20 % dans le groupe témoin (p=0,21). L’analyse multivariée par régression logistique « pas à pas » a identifié six facteurs de risque indépendants de mortalité hospitalière : l’âge, l’ISS>30, le support par catécholamines, la présence d’une HTIC, le taux de lactate>4mmol/L.

Discussion

Pour la première fois, notre étude a mis en évidence deux facteurs de risque indépendants de développer un choc septique après un traumatisme grave : l’âge et le monitorage de la pression intracrânienne. L’incidence du choc septique était de 9 % avec une mortalité en réanimation à 25 %, comparée à 19 % chez les témoins. Ces résultats suggèrent, d’une part, que la survenue d’un choc septique chez les traumatisés est peu prévisible et, d’autre part, que les traumatisés graves ne sont pas une population spécialement à risque de faire un choc septique et que la mortalité du choc septique est en grande partie liée aux co-morbidités.

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Vol 1 - N° S1

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