Rachianesthésie bilatérale à la chloroprocaïne versus rachianesthésie unilatérale à la bupivacaïne en chirurgie ambulatoire de courte durée du membre inférieur - 07/09/15
Résumé |
Introduction |
Le développement de la chirurgie ambulatoire passe par l’optimisation du parcours du patient lui permettant de ne rester que le strict temps nécessaire. La rachianesthésie (RA) est une technique simple et efficace permettant une épargne morphinique par rapport à l’anesthésie générale. La chloroprocaïne (CP), anesthésique local (AL) de courte durée d’action, a l’AMM en France depuis 2013. Son intérêt a déjà été démontré en ambulatoire avec des délais de récupération du bloc et de sortie plus rapides par rapport à la RA bilatérale (RAB) à la bupivacaïne. Le but de cette étude était d’évaluer si la RAB à la CP permettait de raccourcir les délais d’aptitude à la rue pour les chirurgies du membre inférieur en ambulatoire par rapport à notre technique de référence la RA unilatérale (RAU) à la bupivacaïne (BP), de diminuer les doses d’AL et les effets secondaires de la RA.
Matériel et méthodes |
Après accord du CPP et recueil du consentement éclairé des patients, nous avons réalisé une étude prospective de type avant/après incluant l’ensemble des patients devant bénéficier d’une RA pour chirurgie orthopédique de membre inférieur en ambulatoire d’une durée prévue inférieure à 40min. Le 1er groupe (décembre 2013 à mars 2014) bénéficiait d’une RAU à la BP (entre 6 et 8mg en fonction de la taille du patient) et le second (avril à juillet 2014) d’une RAB avec 40mg de CP. Les données suivantes étaient recueillies : durée du bloc sensitivomoteur, durée d’hospitalisation, consommation d’antalgique et survenue d’effets secondaires. Le critère de jugement principal était le délai d’aptitude à la rue. L’effectif nécessaire a été calculé en se basant sur une précédente étude [1 ]. Les valeurs distribuées de façon normale étaient exprimées en moyenne±écart-type et comparées à l’aide d’un test t de Student. Les variables non paramétriques étaient décrites par leur médiane assortie [interquartiles 25–75 %] et comparées par un test de Mann-Whitney.
Résultats |
Cinquante-cinq patients ont été inclus : 31 dans le groupe BP et 24 dans le groupe CP. Les caractéristiques des patients, de la chirurgie et de l’anesthésie étaient comparables dans les deux groupes. Le délai d’aptitude à la rue était réduit en moyenne de 75min dans le groupe CP (272±67 vs 197±55min, p<0,001) et le délai de levée du bloc sensitivomoteur était diminué en moyenne de 99min (235±53 vs 136±30min, p<0,001). Les délais de sortie de SSPI et du service d’ambulatoire étaient significativement plus rapides dans le groupe CP. Concernant l’analgésie postopératoire, la consommation de paracétamol et de kétoprofène était comparable dans les deux groupes ; celle du néfopam était plus élevée chez les patients du groupe CP. Il n’y avait pas de différence significative dans la survenue des effets secondaires ou des complications de la RA.
Discussion |
Cette étude confirme que la RA à la CP permet de diminuer significativement le délai d’aptitude à la rue par rapport à la RAU à la BP, sans augmenter le risque d’effets indésirables. En revanche, cette technique nécessite une bonne organisation du bloc et l’anticipation de l’analgésie postopératoire.
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Vol 1 - N° S1
P. A82-A83 - septembre 2015 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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