Métastase scaphoïdienne de carcinome urothélial. À propos d’un cas et revue de la littérature - 04/12/15
Résumé |
Introduction |
Les métastases osseuses au niveau de la main, et encore plus du poignet, sont très rares.
Nous rapportons un cas de métastase scaphoïdienne d’un carcinome urothélial.
Matériel |
Il s’agit d’un homme, âgé de 74ans, adressé pour monoarthrite du poignet gauche évoluant depuis 15jours, avec impotence fonctionnelle, douleurs insomniantes et adénopathie brachiale. Le patient est suivi pour néoplasie vésicale avec localisations secondaires pelviennes et de la branche iliopubienne+et traité par bithérapie Rimifon-Rifadine pour une suspicion de tuberculose (patient immunodéprimé, antécédent de primo-infection et image pulmonaire). Les radiographies montrent une image ostéolytique parfaitement cerclée du pôle proximal du scaphoïde gauche. L’échographie objective une synovite articulaire radiocarpienne, avec hypervascularisation, sans atteinte tendineuse. Le scanner confirme l’aspect d’ostéolyse scaphoïdienne gauche. Existe un syndrome inflammatoire biologique (VS à 81-119) et CRP à 24,5 sans hyperuricémie. La scintigraphie évoque un probable syndrome algoneurodystrophique de type épaule main en phase chaude très évolutive.
Devant ce tableau d’arthrite du poignet gauche, une arthrotomie radiale est réalisée. En peropératoire, issue d’un liquide réactionnel sans pus franc. L’importante géode scaphoïdienne évoque de visu une localisation tumorale secondaire. Une biopsie exérèse de la lésion scaphoïdienne est donc effectuée avec cimentoplastie à visée antalgique compte tenu de l’importance du défect osseux. Les prélèvements bactériologiques peropératoires ont éliminé l’hypothèse infectieuse, notamment tuberculeuse. L’examen histologique a confirmé le diagnostic de métastase de carcinome urothélial. Le patient a été soulagé au niveau du poignet mais est décédé 2 mois après.
Discussion |
Les localisations tumorales secondaires au carpe et à la main sont très rares, et le plus souvent les acrométastases se situent sur les phalanges (surtout P3) et métacarpiens.
Quant au primitif, il s’agit le plus souvent de néoplasies pulmonaires, mammaires ou digestives et les acrométastases de carcinome urothélial sont encore plus rares. Se posent le problème du diagnostic différentiel car ces lésions souvent révélées par un aspect pseudo-arthritique ou pseudophlegmoneux (polyarthrite inflammatoire, goutte, ténosynovite, algodystrophie). Les acrométastases sont de mauvais pronostic, ce qui conditionnent leur traitement qui est palliatif - réduire les douleurs, et améliorer la qualité de vie et la fonction de la main.
Conclusion |
Les acrométastases sont très rares et parfois révélatrices de leur néoplasie primitive. De très sombre pronostic, leur traitement est palliatif et la cimentoplastie à visée antalgique fait partie intégrante de l’arsenal thérapeutique.
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Vol 34 - N° 6
P. 375 - décembre 2015 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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