Efficacité et tolérance d’un traitement par sertraline dans le prurit cholestatique réfractaire de l’enfant - 25/04/16
Résumé |
Contexte |
Le prurit est un symptôme invalidant des cholestases chroniques de l’enfant. La prise en charge repose classiquement sur l’association d’acide ursodésoxycholique (AUDC) et de rifampicine. En cas d’échec, des thérapeutiques invasives dont la transplantation hépatique peuvent être proposées. Des études cliniques ont montré chez l’adulte que la sertraline, un inhibiteur de la recapture de sérotonine, diminue le prurit cholestatique.
Objectif |
Déterminer l’efficacité et la tolérance d’un traitement par sertraline dans le prurit cholestatique réfractaire de l’enfant.
Méthode |
Dans cette étude prospective et multicentrique, 20 patients présentant une cholestase chronique (PFIC à γGT normales n=13, syndrome d’Alagille n=7) accompagnée d’un prurit réfractaire sans insuffisance hépatocellulaire ont été inclus entre 2007 et 2014. La sertraline était introduite à la posologie de 1mg/kg/j et augmentée selon la réponse clinique jusqu’à 4mg/kg/j. Les traitements préexistants (AUDC et rifampicine) ont été maintenus à posologie constante. L’efficacité du traitement était évaluée à 3 mois puis tous les 6 mois à l’aide d’un score de prurit (échelle visuelle analogique), du nombre de réveils nocturnes et des lésions cutanées. Les patients présentant une diminution d’au moins 3 points du score de prurit associée à une amélioration de l’état cutané et/ou du sommeil à 3 mois ont été considérés comme répondeurs. La bilirubinémie, les acides biliaires sériques, la sertralinémie résiduelle ont été dosés pendant le suivi et les évènements indésirables rapportés.
Résultats |
La durée médiane de traitement était de 15 mois, à la posologie moyenne de 2,2mg/kg/j. Le score de prurit diminuait de 2,5 points en moyenne à 3 mois sur l’ensemble des patients traités et de 4,5 points chez les patients répondeurs (10 patients sur 20). Il n’a pas été retrouvé de facteurs prédictifs de réponse au traitement parmi les paramètres clinico-biologiques initiaux, l’évolution de la bilirubinémie, des acides biliaires sériques ou de la sertralinémie. Des évènements indésirables ont été rapportés chez 6 enfants. Sept patients sont toujours traités actuellement dont 5 depuis plus de deux ans avec un contrôle durable du prurit. Les causes d’interruption du traitement ont été : effet indésirable (n=4), arrêt du suivi (n=3), transplantation hépatique (n=3), inefficacité (n=2), ou décès (n=1).
Conclusion |
La sertraline peut constituer un traitement de troisième ligne du prurit cholestatique de l’enfant réfractaire à l’association d’AUDC et de rifampicine.
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Vol 23 - N° 5
P. 541 - mai 2016 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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