Myofibromatose infantile multicentrique familiale : implication du gène PDGFRB - 23/11/16
Résumé |
Introduction |
La myofibromatose infantile (MI, MIM#228550) correspond à une prolifération, sporadique et souvent régressive dès l’enfance, de myofibroblastes dans différents tissus ou organes. La forme solitaire, caractérisée par un nodule cutané unique, est la plus fréquente. La forme multicentrique atteint également les muscles et les os. La forme généralisée, multiviscérale, est de pronostic sombre. Quelques formes familiales transmises selon le mode autosomique dominant sont décrites. Nous rapportons une forme multicentrique concernant six membres d’une même famille et confirmons le rôle du gène PDGFRB.
Observations |
Un nouveau-né était vu pour quatre nodules sous-cutanés, fermes, parfois nécrotiques, de l’épaule gauche, du dos et du cuir chevelu. L’examen histologique et les explorations morphologiques confirmaient le diagnostic de MI multicentrique : nodule du psoas infiltrant le canal rachidien et atteinte osseuse multifocale. Six de ses apparentés avaient une MI multicentrique (Image 1). Le séquençage à haut débit de l’ADN leucocytaire identifiait une mutation hétérozygote dans l’exon 12 (c.1679C>T ;p.P560L) du gène PDGFRB ségrégeant avec la maladie dans cette famille de trois générations. Les gènes NOTCH3 et PTPRG étaient normaux.
Discussion |
La régression spontanée des lésions et leur caractère indolent expliquent probablement le faible nombre de formes familiales de MI rapportées. Le gène PDGFRB code pour le polypeptide β d’un récepteur à tyrosine kinase (le platelet-derived growth factor receptor) qui stimule la croissance des fibroblastes et des cellules musculaires lisses. Ses mutations, ainsi que celles des gènes NOTCH3 ou PTPRG, également en cause dans la MI familiale, entraîneraient une activation constitutive de la voie de signalisation de PDGFR. Cette voie de signalisation est impliquée dans différentes pathologies tumorales, tels que les syndromes myéloprolifératifs ou encore les tumeurs stromales digestives. Plusieurs inhibiteurs de tyrosine kinase, ciblant le récepteur de PDGFR (imatinib, ponatinib), semblent prometteurs dans ces indications.
Conclusion |
Nous confirmons l’implication de la voie de signalisation PDGFR dans les MI. Des études supplémentaires sont nécessaires afin de déterminer l’intérêt des inhibiteurs de tyrosine kinase dans le traitement des formes agressives de MI.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Myofibromatose infantile familiale, Myofibromatose infantile multicentrique, PDGFRB
Plan
☆ | Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2016.10.003. |
Vol 143 - N° 12S
P. S133 - décembre 2016 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Déjà abonné à cette revue ?