Impact d’une intervention en milieu scolaire sur le gradient social de corpulence chez l’adolescent : étude Pralimap-Ines - 06/09/17
Groupe Pralimap-Ines
Résumé |
Introduction et but de l’étude |
La prévalence du surpoids et de l’obésité continue de croître dans les catégories les moins favorisées, mais se stabilise, voire régresse dans les catégories les plus favorisées contribuant à aggraver les inégalités sociales. Cette situation justifie leur prise en compte lors d’intervention à visée préventive ou thérapeutique. Cette étude a pour objectif de mesurer les inégalités sociales de corpulence chez les adolescents et leurs évolutions après la mise en place d’une intervention en milieu scolaire.
Matériel et méthodes |
Mille quatre cent dix-huit adolescents (âgés de 13 à 18 ans) issus des classes de troisième et de seconde de 36 établissements scolaires du département des Vosges ont été inclus dans l’étude Pralimap-Ines, dont 1142 avec un suivi à la fin de l’année scolaire. À l’entrée et à la fin de l’année scolaire, ils ont été pesés et mesurés (poids, taille, périmètre abdominal) et ont répondu à des questionnaires sur leur milieu social (score selon la FAS : Family Affluence Scale, de 0 à 9), leur alimentation, leur activité physique et leur état de santé général. Le score selon la FAS a été catégorisé en cinq classes : très défavorisés [0–2], défavorisés [3–4], intermédiaires [5], favorisés [6–7] et très favorisé [8–9]. Les interventions ont consisté en une prise en charge standard pour les adolescents de milieux favorisés (FAS>5) et en une prise en charge adaptée pour les adolescents de milieu défavorisés (FAS≤5). Le gradient social correspond à une relation linéaire entre le niveau social et l’état de santé. Des modèles de régression linéaire (analyse de pente et test de tendance linéaire) ont été utilisés pour décrire le GS.
Résultats |
À l’inclusion, plus le milieu social était élevé, plus la corpulence était basse traduisant un gradient social : β=−0,6kg/m2, p<0,0001 pour l’IMC ; β=−0,08, p=0,0009 pour le Z-score de l’IMC et β=−5 %, p=0,002 pour la prévalence de l’obésité. Ce gradient social était en cohérence avec plusieurs déterminent de l’excès pondéral comme la pratique d’une activité physique (β=+190 MET.min par semaine, p<0,0001), la fréquence de consommation de fruits et légumes (β=+2 par semaine, p<0,0001), la fréquence de consommation de produits sucrés (β=−1 par semaine, p=0,006) et la perception d’un état de santé bon/excellent (β=+4 %, p<0,0001). À la fin des interventions, il y avait une réduction, voire une disparition du gradient social, avec une réduction de corpulence plus importante chez les adolescents défavorisés : β=−0,4kg/m2, p<0,0008 pour l’IMC ; β=−0,05, p=0,02 pour le Z-score de l’IMC ; β=+138 MET.min par semaine, p=0,01 pour l’activité physique ; β=+1 par semaine, p<0,006 pour la consommation de fruits et légumes, β=−0,4 par semaine, p=0,2 pour la consommation de produits sucrés et β=+2 %, p=0,2 la perception d’un état de santé bon/excellent.
Conclusion |
Ces données confirment l’existence d’un réel gradient social de corpulence chez les adolescents qui est cohérent avec les déterminants du surpoids. Une intervention ciblée à partir du milieu scolaire et tenant compte du milieu social paraît efficace sur l’atténuation de ce gradient.
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Vol 31 - N° 3
P. 241 - septembre 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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