Érythème noueux associé au kérion de Celse : à propos de 4 cas - 28/04/18
Résumé |
Introduction |
Le kérion ou teigne inflammatoire est une infection suppurée du cuir chevelu due aux dermatophytes. Il peut être rarement associé à l’érythème noueux (EN). Nous rapportons 4 cas d’EN survenant au cours de l’évolution de kérion.
Observations Quatre enfants, 3 garçons et une fille, d’âge variant entre 4 et 6 ans, avaient consulté entre janvier 2003 et avril 2017, pour un macaron inflammatoire recouvert de pustules et de squames, évoluant depuis 20jours en moyenne (15–30jours). Ces lésions étaient uniques dans 3 cas, et multiples chez un enfant. Leurs tailles variaient entre 2 et 8cm. La notion de contact avec les chats était retrouvée chez les 4 enfants et la notion de cas similaire dans l’entourage était notée dans un cas. Le diagnostic de kérion était confirmé par un examen mycologique isolant un Trichophyton mentagrophytes dans 3 cas, et un Trichophyton violaceum dans 1 cas. La griséofulvine était instaurée à la dose de 25mg/kg/j associée aux antifongiques locaux et au rasage. L’évolution était marquée par l’apparition de nouures dermohypodermiques douloureuses au niveau des faces antérieures des jambes, 4 à 30jours après début du traitement. Le diagnostic d’EN était porté. Un enfant avait une éruption concomitante érythémateuse papuleuse généralisée et qui était négative à l’examen mycologique. Il n’y avait pas d’angine, ni de stigmates d’autres infections streptococciques. Les ASLO étaient négatifs dans 2 prélèvements à 15jours d’intervalle. La griséofulvine associée au repos, avait permis l’amélioration de l’EN au bout d’une semaine et la guérison du kérion au bout de 7 semaines en moyenne.
Discussion |
Les dermatophytes peuvent être à l’origine de nombreuses réactions à distance du site d’infection. Ces réactions sont dues probablement à une réaction d’hypersensibilité retardée aux antigènes fongiques.
Uniquement 16 cas d’EN associés au kérion ont été publiés. Nous rapportons 4 nouveaux cas. L’association de 2 types de dermatophytides, comme était le cas de l’un de nos patients est exceptionnelle. Conformément à la littérature, le T. mentagrophytes était l’agent le plus isolé. Le T. violaceum retrouvé chez l’un de nos patients, n’a pas été rapporté. L’EN peut apparaître avant ou après l’introduction de la griséofulvine. Le début de l’EN suite à l’introduction de la griséofulvine est lié à la libération massive d’antigènes. Ces réactions peuvent être confondues avec une réaction allergique aux antifongiques, entraînant parfois l’arrêt du traitement. Cependant, le maintien des antifongiques jusqu’à la guérison de kérion est indispensable pour l’amélioration de l’EN.
Conclusion |
L’EN est considéré comme une réaction à différents types d’antigènes. Sa survenue au cours du kérion ne doit pas faire arrêter le traitement antifongique.
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Vol 145 - N° 4S
P. A60 - mai 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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