La tumeur glomique est une tumeur cutanée bénigne rare, elle se caractérise par ses aspects cliniques et évolutifs particuliers. Le but de ce travail est de dégager les différentes particularités des tumeurs glomiques de la main qui restent relativement méconnues des praticiens.

Les auteurs rapportent une série de 15 cas de tumeurs glomiques de la main, l’âge moyen au moment du diagnostic était de 38ans avec une prédominance féminine de 73 % des cas. Le retard diagnostique moyen était de 3ans. Le côté droit était atteint dans 9 cas et le gauche dans 6 cas. La tumeur se développait en sous unguéal dans 11 cas, latéro-pulpaire dans 4 cas et palmaire distale dans un autre cas. Le diagnostic de tumeur glomique était clinique devant l’existence de la triade douloureuse : douleur spontanée, douleur au froid et douleur à la pression. Un complément d’IRM a été réalisé dans trois cas chez qui la symptomatologie n’était pas univoque ce qui a permis de confirmer le diagnostic tout en localisant la tumeur. Une biopsie-exérèse de la tumeur a été pratiquée dans tous les cas. L’examen anatomopathologique a confirmé nos présomptions cliniques et peropératoires et a conclu au diagnostic de tumeur glomique.

Avec un recul de 3ans, nos patients ont signalé une transformation spectaculaire de leur quotidien, 2 cas de dystrophies unguéales ont été notés et il n’y a pas eu de récidive.

Les tumeurs glomiques de la main sont considérées comme étant des tumeurs rares, puisqu’elles représentent 1 à 5 % de l’ensemble des tumeurs des parties molles de la main. Il s’agit d’une tumeur bénigne se développant aux dépens du glomus neuro-myo-artériel ; qui est localisé essentiellement au niveau des extrémités des doigts et qui joue un rôle dans la régulation thermique. La localisation sous unguéale est de loin la plus fréquente, plus rarement elle peut siéger au niveau pulpaire.

L’IRM ou l’artériographie peuvent alors permettre de confirmer le diagnostic, de localiser la tumeur et de détecter une possible récidive après exérèse. La radiologie standard est demandée à la recherche d’un envahissement osseux. Sur le plan anatomopathologique, macroscopiquement, la tumeur est unique, bien limitée, rose bleutée, arrondie, de taille<1cm et encapsulée. Sur le plan étiologique, aucune cause certaine n’a été décrite dans la littérature. Dans notre série aucune cause n’a été retrouvée, le traumatisme étant souvent incriminé sans qu’aucune corrélation ne soit établie.

Le traitement est exclusivement chirurgical à savoir une exérèse avec biopsie.

La tumeur glomique est une tumeur cutanée bénigne rare mais non exceptionnelle souvent méconnue des praticiens. Le diagnostic est surtout clinique et le traitement est exclusivement chirurgical, l’examen anatomopathologique confirme le diagnostic. La récidive est rare si l’exérèse a été complète.