Évaluation de l’incidence des connectivites au cours du suivi des pneumopathies interstitielles avec signes d’auto-immunité : une étude de cohorte multicentrique nationale - 19/12/20
Resumen |
Introduction |
Les pneumopathies interstitielles diffuses (PID) représentent une complication de fréquence et sévérité variable au cours des connectivites. Certains patients porteurs de PID présentent des manifestations dysimmunitaires cliniques et/ou biologiques sans critères suffisants pour une connectivite définie. Au sein de ces patients porteurs de pneumopathies interstitielles avec signes d’auto-immunité (ou IPAF), la survenue d’une connectivite au cours du suivi est mal connue. Notre objectif était d’évaluer l’incidence des connectivites au cours de suivi des patients avec IPAF et de déterminer les facteurs associés à la survenue d’une connectivite au diagnostic de PID.
Patients et méthodes |
Nous avons mené une étude de cohorte multicentrique rétrospective. Les patients porteurs de PID ont identifié via une recherche par le PMSI (codage CIM10 J84,0, J84,1, J84,8 et J84,9) entre janvier 2010 et décembre 2017. Tous les patients pour lesquels une cause avait été retenue au diagnostic de PID étaient exclus. Les patients porteurs d’une PID idiopathique et avec un suivi minimal de 3 ans étaient inclus. Les patients porteurs d’IPAF étaient définis selon les critères de classification ATS/ERS 2015. Le critère de jugement principal était l’incidence d’une connectivite–définie selon les critères internationaux de classification respectifs en vigueur–à 3 et 5 ans de suivi. Une PID sévère au diagnostic était définie des valeurs de CVF/VEMS<70 % de la théorique et/ou une DLCO<50 % de la théorique.
Résultats |
Parmi 3101 patients avec un diagnostic de PID, 933 (30 %) étaient porteurs d’une PID idiopathique. 249 patients ont été inclus dans notre étude : 70 patients (28 %) répondant aux critères IPAF et 179 patients non. Les patients avec IPAF étaient plus jeunes (âge moyen de 62±13 vs. 67±10 ans, p=0,005) et plus souvent de sexe féminin (47 % vs. 28 %, p=0,005). Un phénomène de Raynaud, la présence d’anticorps anti-nucléaires et un pattern radiologique de PINS étaient les critères les plus fréquents au diagnostic chez les patients avec IPAF. Au cours du suivi, 18/70 (26 %) patients avec IPAF ont développé une connective vs 4/179 (2 %) patients non porteurs d’IPAF (p=0,0004) : 9 syndrome des antisynthétases, 8 sclérodermie systémique et 1 myosite de chevauchement. Les patients avec IPAF avaient un risque 10 fois plus élevé de survenue de connectivite à 3 ans et 5 ans de suivi (HR=10,1, 95 % CI 3,1–33,1, p<0,001), y compris après ajustement sur l’âge et le sexe. Les patients porteurs d’IPAF évoluant vers une connectivite avaient tendance à être plus jeunes (âge moyen de 58±3 vs. 63±2 ans, p=0,1), plus souvent de sexe féminin (67 % vs. 40 %, p=0,06), plus fréquemment porteurs d’une microangiopathie organique à la capillaroscopie péri-unguéale (56 % vs 20 %, p=0,09) et d’anticorps antisynthétases (39 % vs 19 %, o=0,11) au diagnostic de PID comparativement aux patients avec une IPAF « stable ». Les patients avec IPAF étaient porteurs d’une PID sévère au diagnostic dans 64 % des cas vs 33 % des patients non porteurs d’IPAF (p<0,0001). Aucune différence significative de mortalité à 3 et 5 ans de suivi n’était constatée entre les patients avec IPAF ou non.
Conclusion |
Dans notre étude, les patients avec un diagnostic initial d’IPAF avaient plus fréquemment un diagnostic de connectivite au cours de l’évolution, notamment de syndrome des antisynthétases et de sclérodermie systémique. L’identification au diagnostic initial de PID de signes cliniques et/sérologiques prédictifs d’un diagnostic ultérieur de connectivite est un enjeu primordial, afin notamment de ne pas retarder l’introduction d’un traitement immunosuppresseur.
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Vol 41 - N° S
P. A27 - décembre 2020 Regresar al númeroBienvenido a EM-consulte, la referencia de los profesionales de la salud.
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