Les progrès sans précédent de la médecine au xx^e siècle ont conduit les peuples à des perceptions et à des attitudes nouvelles. L'amélioration de la santé, même si elle reste un phénomène très inégalement réparti et ressenti dans le monde, a transformé l'approche des hommes face à la maladie et à la mort. Les professions médicales et paramédicales ont adopté de nouveaux comportements, plus techniques et plus volontaristes. Les préoccupations de santé ont pris une place considérable dans la vie quotidienne, et les dépenses qui en découlent, très fortement accrues en volume et en coût, poussent partout les pouvoirs publics à faire de la santé une préoccupation politique majeure. D'autant que les questions de santé publique, qu'elles soient chroniques ou aiguës, connaissent toujours un fort retentissement médiatique. Par suite, qu'il s'agisse de l'échelon mondial ou de celui d'une petite commune, la santé publique s'est organisée. Elle est devenue un objet d'administration, de prospective, d'évaluations et de débats. Jadis cantonnée à la charité et aux initiatives individuelles, elle est dorénavant au coeur de la vie démocratique.