Le diabète est un sujet toujours d’actualité avec l’évolution épidémique du diabète de type 2 dans le monde. De ce fait, il implique une actualisation régulière de nos connaissances et de nos positions en médecine aéronautique, notamment vis-à-vis du traitement. De nouvelles thérapeutiques basées sur les hormones incrétines, paraissent prometteuses et méritent toute l’attention de l’expert aéronautique. À travers un cas clinique démonstratif, on va objectiver l’apport de ces nouveaux traitements ainsi que la décision d’aptitude dans ce nouveau contexte.

Il s’agit d’un pilote de ligne âgé de 51ans, diabétique type 2 depuis 2001, non compliqué, initialement contrôlé sous Métformine, ayant une aptitude par dérogation avec suivi semestriel. En 2009 l’HbgA1c à 8,1 % continuait à progresser sous dose maximale de Métformine et ensuite sous association d’un inhibiteur de l’alfa glucosidase. L’indication de l’association d’un inhibiteur de la DPP4 était posée par l’endocrinologue, ainsi le contrôle glycémique est obtenu (HbgA1c<7 %).

L’aptitude du pilote diabétique de type 2 implique outre un bon équilibre et l’absence de complications hautement dangereuses pour la sécurité des vols, un traitement compatible avec l’activité aéronautique. Les inhibiteurs de la DPP4 sont une nouvelle classe thérapeutique permettant un gain d’HbgA1c de 0,6 % à 1,1 %, présentant par leur mécanisme d’action l’absence de risque d’hypoglycémie, condition majeure pour l’autorisation d’un antidiabétique en aéronautique sous couvert d’une dérogation et d’un suivi rigoureux.

Ces nouvelles thérapeutiques permettent d’éviter une inaptitude définitive du pilote qui serait une déception double pour le navigant et pour la société.