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Faut-il améliorer la conformité et la pertinence des ordonnances de sortie hospitalières ? - 22/11/15

Doi : 10.1016/j.revmed.2015.10.207 
M. Devos 1, , M. Waththuhewa 1, L. Philippe 1, A. Boyot 1, N. Caraes 1, C. Bertoux 1, A. O’jeanson 1, A. Breteau 2, D. Monzat 2, J. Doucet 2
1 Médecine interne–gériatrie–thérapeutique, CHU, Saint-Julien, Rouen, France 
2 Omedit de Haute Normandie, CHU de Rouen, Rouen, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

Des mesures nationales (Ministère, Assurance maladie) portent actuellement sur la qualité des ordonnances de sortie notamment pour diminuer les accidents médicamenteux. L’OMEDIT régional (Observatoire du Médicament, des Dispositifs médicaux et de l’Innovation Thérapeutique) a été interrogé sur la non conformité des ordonnances de sortie d’hospitalisation sur le plan réglementaire. Nous avons donc mené une étude observationnelle prospective afin d’évaluer la conformité, mais aussi la pertinence, des ordonnances de sortie de services cliniques de médecine adulte de notre CHU.

Patients et méthodes

Toutes les prescriptions de 13 services (12 de court séjour et 1 de soins de suite et de réadaptation) ont été analysées de mai à juin 2015. Une fiche d’évaluation était remplie pour chaque ordonnance de sortie rédigée, au plus tard le jour de la sortie du patient. Un tirage au sort a été effectué en cas de nombre important de sorties. Le questionnaire analysait la prescription sur les plans réglementaires et qualitatifs. Les questions de la partie réglementaire évaluaient les mentions obligatoires d’après l’article 13 de l’arrêté du 6 avril 2011. La deuxième partie du questionnaire concernait des critères qualitatifs et quantitatifs : lisibilité de la prescription, support adapté aux médicaments prescrits (médicaments stupéfiants sur une ordonnance sécurisée), durée totale de traitement, prescription compréhensible par le patient, médicaments prescrits en dénomination commune internationale (DCI) (décret du 14 novembre 2014), présence d’un médicament à réserve hospitalière ou réservé à un autre spécialiste. Ont été enregistrés : le nombre de lignes de médicaments prescrits, le dosage, la posologie, le rythme de prise et la voie d’administration ; le nombre de lignes non justifiées dans la zone affection longue durée (ALD) pour les ordonnances bizones. La recherche des interactions médicamenteuses a été faite à l’aide du Vidal Hoptimal ou du site Thériaque.org. La pertinence a été évaluée sur le nombre de lignes prescrites et justifiées, c’est-à-dire pour lesquelles nous retrouvions une indication dans le compte-rendu d’hospitalisation et/ou les antécédents.

Résultats

Sept cent quarante-huit ordonnances ont été enregistrées. Les résultats des items correctement renseignés sont les suivants sur le versant réglementaire : nom - prénom du patient : 100 % des cas ; date de naissance ou âge : 99,7 % ; nom du service : 100 % ; nom de l’établissement : 98,9 % ; nom du senior responsable (lorsqu’un interne avait rédigé la prescription) : 97,9 % ; nom du prescripteur : 94,7 % ; numéro de téléphone du prescripteur/service : 93,7 %. Sur le versant qualitatif : lisibilité : 100 % ; ordonnance compréhensible : 84,2 % ; support approprié : 97,6 % ; durée totale : 91,3 % ; durée d’un traitement temporaire (antibiotiques) : 94,4 % ; prescription en DCI : 7,9 %. Quatre mille neuf cent quatre-vingt lignes de prescriptions médicamenteuses ont été analysées (en moyenne 6,7 lignes/ordonnance). Dosages corrects : 89,4 % ; posologie : 85,5 % ; rythme de prise : 78,0 % ; voie d’administration : 61,5 %. Les interactions médicamenteuses retenues pour l’étude étaient les contre-indications et les associations déconseillées soit 9,4 % des prescriptions. Dans 2 services, 8,7 % des lignes prescrites n’étaient pas pertinentes (résultats des autres services non exploitables).

Discussion

Bien qu’ils soient réglementairement demandés, la signature du prescripteur et le poids du patient n’ont pas été évalués. En effet l’ordonnance de sortie était rédigée peu de temps avant la sortie du patient et ne permettait pas une vérification de la signature du médecin qui se réservait le droit de la modifier en fonction des derniers résultats d’examens. L’ALD du patient étant souvent peu documentée ne permettait pas une évaluation précise de la justification ou non des médicaments prescrits dans la zone ALD. La difficulté d’évaluation de la pertinence des prescriptions était liée au fait que le dossier médical n’était pas toujours accessible aux investigateurs.

Conclusion

Il existe encore des possibilités d’amélioration de rédaction des ordonnances de sortie afin de limiter le risque d’erreurs de dispensation et/ou d’administration des médicaments. Des études ultérieures nécessiteraient que la méthodologie de l’analyse de pertinence soit développée, notamment dans le but de répondre au plan national ONDAM sur les prescriptions hospitalières médicamenteuses exécutés en ville (PHMEV) qui font actuellement l’objet de contrôles.

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Vol 36 - N° S2

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