S'abonner

Absence de corrélation entre troubles psychiques et injection de buprénorphine haut dosage - 01/03/08

Doi : PM-06-2005-34-10-0755-4982-101019-200504582 

Olivier Phan [1],

Mario Sanchez [2],

Pascale Bouthillon-Heitzmann [1]

Voir les affiliations

Bienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.

pages 8
Iconographies 3
Vidéos 0
Autres 0

Contexte Le traitement de la dépendance aux opiacés, et notamment à l’héroïne par la buprénorphine haut dosage (BHD), est aujourd’hui très répandu en France. Même si ce traitement a été d’un apport considérable, certains problèmes demeurent. En effet, un nombre certain (de 17 à 47 %) de patients utilisent la BHD de façon détournée, que ce soit par voie intraveineuse ou par inhalation. Ceci n’est pas sans causer des problèmes de santé publique – les injecteurs apparaissent comme étant plus souvent porteurs du virus de l’hépatite C –, voire de compromettre l’efficacité de ce traitement.

Méthode Notre étude s’est proposée de comparer un échantillon de 26 patients s’injectant la BHD versus 27 sujets sous traitement per os.

Résultats Il n’existait pas plus de pathologies psychiatriques dans la population des injecteurs de BHD que dans la population des non-injecteurs. En revanche, les patients injecteurs consommaient plus de produits illicites, plus de benzodiazépines et plus d’alcool.

Discussion Malgré leur grande efficacité, les traitements de substitution ne parviendraient pas à soulager un certain nombre de patients. L’injection de BHD traduirait la recherche d’un équilibre précaire : la déstabilisation cinétique induite par l’injection aurait pour but l’augmentation de l’effet opiacé ; la consommation d’autres psychotropes licites et illicites indique une tentative supplémentaire d’apaisement d’une phénoménologie psychique persistante et inconfortable, au-delà de l’établissement d’un traitement de substitution et même du détournement. La réalité de ce déséquilibre psychologique ressenti, induit ou préexistant à la consommation d’héroïne, oblige à repenser le traitement dans son ensemble. Des études ultérieures devraient permettre d’identifier ce trouble qui amène ces patients vers l’issue de l’injection.

Absence of correlation between mental disorders and high-dose buprenorphine

A case-control study

Background In France today, the treatment of opiate and notably heroin addiction with high-dose buprenorphine (HDB) is widespread. Although this treatment has been successful to some extent, problems persist. One is that some percentage (estimated at 17-47%) of patients “misuses“ their HDB, either by intravenous injection or inhalation. This misuse presents a public health problem, since injecting drug users are more frequently infected by hepatitis C, and may even jeopardize the treatment’s efficacy.

Method Our study compared a sample of 26 patients treated with sublingual HDB who reported injecting it on occasion and 27 patients under HDB who did not inject it.

Results There was no evidence of more psychiatric disorders in the population that injected HDB than in the population that did not. Conversely, the patients injecting HDB used more illicit products, more benzodiazepines and more alcohol.

Discussion Despite its efficacy, substitution treatment does not appear to provide relief for some patients. HDB injection may thus correspond to a search for a precarious balance: the disruption of the HDB kinetics induced by its injection would be aimed at enhancing the opiate effect. The consumption of other licit and illicit psychotropic agents indicates a further attempt to obtain relief from a persistent mental discomfort, over and above the substitution therapy and even its misuse. The reality of the psychological imbalance experienced with, induced by or pre-existing the heroin use requires rethinking the overall treatment. Future studies should lead to the identification of the disorders that lead these patients to seek relief in injections.


Plan



© 2005 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
Ajouter à ma bibliothèque Retirer de ma bibliothèque Imprimer
Export

    Export citations

  • Fichier

  • Contenu

Vol 34 - N° 10

P. 711-718 - juin 2005 Retour au numéro
Article précédent Article précédent
  • Inhibiteurs sélectifs de la cyclo-oxygénase 2
  • Guy-Robert Auleley, Jean Deligne, Catherine Hantson, Claudine Blum-Boisgard
| Article suivant Article suivant
  • Complications infectieuses et mésusage de la buprénorphine à haut dosage
  • C. Cazorla, D. Grenier de Cardenal, H. Schuhmacher, L. Thomas, A. Wack, T. May, C. Rabaud

Bienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.

Bienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’achat d’article à l’unité est indisponible à l’heure actuelle.

Déjà abonné à cette revue ?

Mon compte


Plateformes Elsevier Masson

Déclaration CNIL

EM-CONSULTE.COM est déclaré à la CNIL, déclaration n° 1286925.

En application de la loi nº78-17 du 6 janvier 1978 relative à l'informatique, aux fichiers et aux libertés, vous disposez des droits d'opposition (art.26 de la loi), d'accès (art.34 à 38 de la loi), et de rectification (art.36 de la loi) des données vous concernant. Ainsi, vous pouvez exiger que soient rectifiées, complétées, clarifiées, mises à jour ou effacées les informations vous concernant qui sont inexactes, incomplètes, équivoques, périmées ou dont la collecte ou l'utilisation ou la conservation est interdite.
Les informations personnelles concernant les visiteurs de notre site, y compris leur identité, sont confidentielles.
Le responsable du site s'engage sur l'honneur à respecter les conditions légales de confidentialité applicables en France et à ne pas divulguer ces informations à des tiers.


Tout le contenu de ce site: Copyright © 2024 Elsevier, ses concédants de licence et ses contributeurs. Tout les droits sont réservés, y compris ceux relatifs à l'exploration de textes et de données, a la formation en IA et aux technologies similaires. Pour tout contenu en libre accès, les conditions de licence Creative Commons s'appliquent.