Les troubles du sommeil (TS) sont fréquemment rapportés chez les PVVIH, mais l’on manque d’études sur leur prévalence et les facteurs de risque, à l’ère des antirétroviraux (ARV) puissants et bien tolérés.

Étude transversale chez des PVVIH de 6 centres hospitaliers des « Pays-de-la-Loire ». Les données médico-sociales étaient recueillies en consultation et le patient complétait 3 auto-questionnaires sur la qualité du sommeil (questionnaire de Pittsburgh, index PSQI), la dépression (BDI II) et la qualité de vie (WHO QOL HIV BREF).

Entre novembre 2012 et mai 2013, 1354 patients ont été inclus : 73,5 % d’hommes, âge médian 47ans, 83 % nés en France, 14,7 % en Afrique, stade C 21 %, durée médiane d’infection VIH 12,4ans, CD4 médian 604/mm³, 94 % sous ARV, charge virale indétectable chez 87 %. Trente-neuf pour cent fument du tabac, 11,7 % du cannabis, 9 % sont buveurs excessifs, 56,7 % travaillent, 52 % vivent en couple. Le temps de sommeil moyen est de 7heures. 47 % des PVVIH ont des TS (score PSQI>5), plus fréquents chez les femmes (56,4 %) que chez les hommes (43,9 %) (p<0,05) ; 19,8 % ont des symptômes dépressifs modérés à sévères (score BDI>19). Les patients avec TS ont une qualité de vie significativement moins bonne (p<0,0001). En analyse multivariée, les facteurs significativement associés aux TS sont : la dépression, vivre seul, ne pas travailler, être une femme, fumer, avoir une durée d’infection VIH>10ans.

Les TS chez les PVVIH sont plus liés aux conditions sociales et psychologiques qu’à l’infection VIH. La dépression est fréquente, sa prise en charge pourrait améliorer la qualité du sommeil.