Aspergillus persii appartient à la section Circumdati, il est peu décrit et rarement impliqué en pathologie humaine. Nous rapportons 3 cas d’otites, un patient de 51ans demeurant dans une région rurale de Sidi-Bel-Abbes, admis au CHU de la région, pour un prurit auriculaire associé à un onyxis du gros orteil, et deux enfants de 8 et 14ans, originaires et demeurant dans la ville côtière d’Oran. Le premier enfant a été admis à l’EHU d’Oran, pour une otite moyenne chronique avec otorrhée claire et peu abondante, et le deuxième pour un bouchon d’oreille avec notion de grattage du conduit auditif externe. L’écouvillonnage des conduits auditifs et l’ensemencement sur les milieux de routine SC, et SAC a permis d’obtenir des colonies plissées, poudreuses à granuleuses, de couleur jaunâtre. Un repiquage sur PC et extrait de malt et Czapek n’a pas permis d’établir le diagnostic d’espèce, toutefois on confirmera ultérieurement l’aspect de filaments en prolongement de « club de golf », qui est décrit en faveur d’Aspergillus persii. Ce sera le séquençage du gène β tubuline, et la comparaison avec celles disponibles sur NCBI et CBS qui permettra de faire l’identification de l’espèce Aspergillus persii pour les trois patients. Bien que déjà décrite en 2002 comme agent d’onychomycose en Italie, c’est la première fois qu’elle a été isolée dans des otites, à différents moments et dans deux villes distantes de 97 kilomètres. Si le mécanisme de ces contaminations reste flou, l’outil moléculaire revêt tout son intérêt afin de réévaluer l’épidémiologie des affections mycologique sur le plan régional.