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Ajustement comportemental et mouvements de saccades oculaires dans la schizophrénie - 22/03/16

Doi : 10.1016/j.evopsy.2016.01.008 
Stéphanie Padroni a : Psychologue, psychothérapeute, Caroline Demily b : Directrice du Centre régional de dépistage et de prises en charge des troubles psychiatriques d’origine génétique, Nicolas Franck c : Professeur des Universités, Praticien hospitalier, Responsable du service universitaire de réhabilitation, Christine Bocéréan d : Maître de Conférences, Christian Hoffmann e : Professeur des Universités, Michel Musiol f,  : Professeur des Universités, Directeur adjoint de l’Atilf « analyse et traitement informatique de la langue française »
a Cabinet Perrache-Confluence, 13, rue Gilbert, 69002 Lyon, France 
b UMR 5229 CNRS, pôle Ouest, université Lyon 1, centre hospitalier Le Vinatier, 95, boulevard Pinel, 69677 Bron cedex, France 
c UMR 5229 CNRS, université Lyon 1, centre hospitalier Le Vinatier, 95, boulevard Pinel, 69677 Bron cedex, France 
d CNRS ATILF UMR 7118, « Analyse et traitement informatique de la langue française », université de Lorraine, 44, avenue de la Libération, BP 30687, 54063 Nancy cedex, France 
e CRPMS « Centre de recherches psychanalyse, médecine et société », université Paris-Diderot (Sorbonne Paris Cité), 5 rue Thomas-Mann, 75205 Paris cedex 13, France 
f CNRS ATILF UMR 7118, université de Lorraine, 44, avenue de la Libération, BP 30687, 54063 Nancy cedex, France 

Auteur correspondant.

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Résumé

Objectifs

Les mouvements oculaires sont utilisés à des fins diagnostiques en psychopathologie depuis les années 1980. Ce type d’investigation a montré sa pertinence mais seuls les mouvements de poursuite régulière (i.e. de glissement régulier ou de pistage) ont fait l’objet de procédures expérimentales, que ce soit dans cette discipline, en psychologie cognitive ou encore en ergonomie. Il existe pourtant une deuxième catégorie de mouvements impliqués dans le comportement de changement de direction du regard, les saccades oculaires (passage d’un point de fixation à un autre), qui, elles, n’ont fait l’objet d’aucune investigation scientifique en psychopathologie, à tout le moins en situation d’interaction.

Méthode

Afin de mesurer la fréquence des saccades oculomotrices dans la dynamique du discours et du dialogue, nous avons mis au point un double système d’enregistrement simultané axé à la fois sur le comportement visio-moteur et sur le comportement verbal. Nous l’avons testé en situation clinique « personne porteuse de schizophrénie–psychologue » comparée à une situation « personne typique–psychologue ». Ces mouvements involontaires de contrôle de l’attention sont eux aussi susceptibles de nous fournir des informations précises en matière de confirmation ou d’anticipation diagnostique mais encore relativement aux stratégies d’adaptation comportementale de l’un et l’autre interlocuteur dans le cours de l’entretien clinique.

Résultats

Convertis en marqueur d’attention, nos résultats montrent que le nombre de saccades par seconde permet de différencier le comportement interlocutoire des personnes souffrant de schizophrénie à celui des sujets témoins. De même, cet indicateur permet d’apprécier les variations comportementales que l’interlocuteur–psychologue adopte lorsqu’il interagit avec la personne atteinte de schizophrénie ou lorsqu’il interagit avec les sujets témoins.

Discussion

Tout en étant parfaitement adaptée à la situation clinique, la mesure des saccades oculaires confirme les principaux résultats fournis par les mesures des mouvements oculaires de poursuite linéaire, en particulier au plan diagnostique. Mais le type de mesure que nous avons mis au point permet de plus d’analyser les mouvements comportementaux asymétriques qui opposent le patient à son interlocuteur. Enfin les marqueurs de la variation du comportement attentionnel des interlocuteurs que sont les saccades, pourront être bientôt combinés à l’analyse du déplacement du regard au cours de l’interaction (fixations), puis rapportés à l’analyse des discontinuités discursives et autres spécificités langagières des patients accueillis en psychiatrie.

Conclusion

Cet article a donc pour principal objectif d’anticiper la mise au point d’une stratégie diagnostique (confirmatoire puis prodromique) et d’analyse clinique nettement plus heuristique que ce dont nous disposons actuellement et qui s’appuiera conjointement sur la modélisation d’attitudes comportementales visuo-motrices associées à la compétence verbale.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Abstract

Aims

Eye movements have been used for diagnostic purposes in psychopathology since the 1980s. While this investigation has demonstrated some relevance, only smooth pursuit (regular pursuit or tracking) has been the subject of investigations, whether in this discipline, in cognitive psychology or in ergonomics. Yet there is a second category of movements implicated in charges in eye movement, that is to say saccades (shifting from one fixed point to another), which have not been scientifically investigated in psychopathology, or at least not in situations of interaction.

Methods

In order to measure the frequency of oculo-motor saccades in the dynamics of discourse and dialogue, we developed a system for simultaneous recording of visual-motor behaviour and verbal behaviour. This was tested in a clinical setting with the dyad “schizophrenic–psychologist”, in comparison with the dyad “typical subject–psychologist”. These involuntary movements in the control of attention are liable to provide precise information to confirm or anticipate diagnosis, and also information on the behavioural adaptation strategies of the different protagonists in the clinical interviews.

Results

Once converted into attention indicators, our results show that the number of saccades per second enables a differentiation of the conversational interaction behaviour between subjects with schizophrenia and control subjects. Likewise, this indicator enables the assessment of behavioural variations adopted by the psychologist protagonist in the dyad, when interacting with subjects with schizophrenia or with controls.

Discussion

Not only is measurement of ocular saccades perfectly suited to clinical situations, it also confirms the main results provided by measures of smooth, linear, eye pursuit, in particular in the area of diagnosis. However; this type of measure also enables analysis of the asymmetric behaviours of patient and interviewer. Finally, the indicators for variations in attention provided by saccades could be combined with analysis of shifts in points of fixation, and then related to analyses of discontinuities in discourse and other language features among patients seen in psychiatric care.

Conclusion

This article thus aims to anticipate the development of a diagnostic strategy (confirmatory and then prodromic) and a considerably more heuristic clinical analysis than what we have available today. It could be based on a combination of a modelling of visual-motor behavioural attitudes and verbal skills and behaviours.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Double système d’oculométrie (eye-tracking), Discours, Schizophrénie, Saccades oculaires, Emotions faciales, Entretien clinique

Keywords : Eye-tracking, Discourse, Schizophrenia, Saccadic eye movements, Clinical interview


Plan


 Toute référence à cet article doit mention : Padroni S, Demily C, Franck N, Bocéréan C, Hoffmann C, Musiol M. Ajustement comportemental et mouvements de saccades oculaires dans la schizophrénie. Evol Psychiatr 2016;81(2):pages (pour la version papier) ou URL [fate de consultation] (pour la version électronique).


© 2016  Publié par Elsevier Masson SAS.
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Vol 81 - N° 2

P. 365-379 - avril 2016 Retour au numéro
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