La tryptase est une sérine protéase, relativement spécifique des mastocytes. Chez l'homme, la tryptase existe sous deux isoformes solubles α et β. Une faible proportion de tryptase immature α et β est libérée en continu des mastocytes, et constitue le taux de tryptase basal d'un individu. La libération de tryptase β activée signe en revanche une activation mastocytaire, et une dégranulation de ces cellules, comme lors de réactions d'hypersensibilité allergique immédiate. La sécrétion de tryptase atteint un pic entre 45 minutes et deux heures après la réaction. Sa demi-vie est de l'ordre de deux heures, et sa phase préanalytique est relativement peu contraignante. Le seul dosage de tryptase commercialisé actuellement mesure la tryptase totale (ensemble des différentes formes de tryptase présentes dans l'échantillon biologique : α- et β- tryptases, sous formes immatures et matures). L'histamine plasmatique est un médiateur chimique, structurellement très simple, stocké préférentiellement dans les granulations cytoplasmiques des mastocytes et basophiles. Il constitue ainsi le principal médiateur de la phase précoce des réactions allergiques immédiates. Ce médiateur est, contrairement à la tryptase, extrêmement labile, in vivo et in vitro, et doit être mesuré dans les minutes qui suivent la réaction d'hypersensibilité. La phase préanalytique est également plus délicate, et nécessite une prise en charge rapide par le laboratoire, avant un immunodosage par compétition. Initialement médiateur « de référence » pour objectiver une dégranulation des mastocytes et basophiles, ce dosage est de plus en plus supplanté par le dosage de tryptase. À noter qu'il est fondamental de réaliser plusieurs dosages séquentiels de ces deux paramètres : a minima le taux maximal (après la réaction) puis 24 ou 48 heures après (pour évaluer le taux basal du patient).