Introduction. L’utilisation des médicaments génériques en épileptologie connaît un véritable essor mais reste controversée. Objectifs et méthode. Le but de cette enquête fut de connaître l’avis des neurologues libéraux et des épileptologues hospitaliers français concernant l’utilisation des médicaments génériques dans l’épilepsie en terme de tolérance, d’efficacité et d’impact clinique éventuel. Un questionnaire simple leur fut adressé et toutes les réponses collectées de décembre 2005 à mars 2006. Résultats. 312 neurologues ont répondu au questionnaire. Peu ont prescrit des médicaments génériques mais peu ont mentionné que leur prescription soit non substituable. En majorité gênés par une prescription substituée sans leur accord par le pharmacien, un tiers a rapporté des récidives de crises ou des effets secondaires nouveaux après substitution et 70 p. 100 des appels téléphoniques supplémentaires de leurs patients. Discussion. La réticence des prescripteurs face aux médicaments génériques antiépileptiques a des causes multiples : absence d’étude contrôlée comparant médicament générique et produit princeps, substitutions faites à leur insu au gré des marchés, absence d’information suffisante des laboratoires « génériqueurs », dimension symbolique du traitement de la maladie chronique et, surtout, crainte d’une récidive de crises potentiellement graves chez un épileptique contrôlé. Conclusion. Une évaluation rigoureuse des conséquences de la substitution dans l’épilepsie doit être menée.

Introduction. The use of generic substitution for antiepileptic drugs is more and more frequent but remains controversial. Purpose and methods. This survey aimed to assess physicians’ feelings towards effectiveness, tolerability and clinical impact of generic substitution of antiepileptic drugs on their patients. A questionnaire was sent to all French private neurologists and hospital specialists in epilepsy. Their responses were recorded from December 2005 to March 2006. Results. A total of 312 neurologists responded. A few prescribed generic antiepileptic drugs; but a few as well indicated not to switch their prescription. Most of them felt discomfort by generic substitution. One third reported breakthrough seizures or new adverse events after generic substitution and 70p.cent extra phone consultation. Discussion. Neurologists’ reluctance with prescribing generic AEDs may be explained by several different facts: no controlled study about the safety and efficacy of generic AEDs as compared with brand name drugs, substitutions by pharmacists without their agreement, lack of medical information about generic AEDs, symbolic dimension of the treatment, and, most of all, the fear of breakthrough seizures in patients good controlled. Conclusion. A prospective controlled evaluation of the safety and efficacy of generic substitution in epilepsy needs to be performed.