Pertinence et intérêt d’un test de provocation nasale dans la démarche diagnostique des asthmes et rhinites professionnels allergiques aux amines aliphatiques - 02/06/16
Résumé |
L’incidence des rhinites (RP) et des asthmes professionnels (AP) a considérablement augmenté ces dernières années dans les secteurs de la propreté et de la désinfection. Les allergènes très souvent incriminés sont les ammoniums quaternaires. Les conséquences médicales et socioprofessionnelles des RP et des AP sont souvent graves avec une désinsertion professionnelle élevée. Identifier avec certitude les allergènes responsables est un enjeu médical, professionnel et social majeur.
L’analyse des compositions des produits utilisés fait apparaître en plus des ammoniums quaternaires (AQ), la présence d’amines aliphatiques (AA) dans les produits nettoyants désinfectants dont la responsabilité dans l’apparition des rhinites et des asthmes professionnels est également suspectée.
Les tests de provocation spécifiques sont souvent les seuls tests diagnostiques disponibles dans l’exploration des substances de bas poids moléculaire.
Dans notre étude, nous avons repris les dossiers médicaux de 138 patients (101 femmes/37 hommes) dont l’âge moyen était de 47,4ans, ayant consulté dans l’unité de pathologie professionnelle du CHI de Créteil en 2012 et 2013 pour exploration ou suivi d’un AP ou d’une RP secondaire à des expositions à des AQ et/ou à des AA. La majeure partie de l’effectif était représentée par des employés des secteurs du nettoyage ou de la santé.
Cent quinze patients présentaient une RP, 124 un AP. Cent deux présentaient AP et RP associés, les RP avaient précédé l’asthme dans 90 cas.
Dans notre échantillon, 117 personnes rapportaient un déclenchement au contact d’au moins un produit détergent et/ou désinfectant. Cent treize patients étaient exposés aux AA ou aux AQ. Quatre-vingt-quatre patients étaient exposés à au moins une AA. Soixante-neuf patients étaient exposés aux AA et aux AQ. L’EDTA était l’AA la plus souvent retrouvée dans les produits utilisés par nos patients.
Soixante-quatorze tests de provocation nasale spécifiques aux AQ ont été réalisés. Trente et un ont entraîné un doublement des résistances nasales, 46 avaient un score clinique per-test positif et 53 un score clinique post-test positif. Grâce à ce test spécifique, un diagnostic de certitude concernant la responsabilité des AQ a pu être posé dans 77 % (57/74) des cas. Dans près de 80 % (43/54) des cas, les AQ sont suspectés sans que l’on puisse éliminer la responsabilité des AA très souvent associées dans les produits nettoyants désinfectants.
Pour pouvoir conclure quant à la responsabilité éventuelle des AA dans la survenue des RP et des AP, il nous paraît essentiel de pouvoir développer un TPN fiable et spécifique des AA.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Rhinite professionnelle, Asthme professionnel, Amines aliphatiques, Ammonium quaternaire, Test de provocation nasale
Plan
Vol 77 - N° 3
P. 440 - juin 2016 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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