Dyspraxie diagonistique et infarctus calleux dans un contexte septique : difficultés étiologique et thérapeutique - 01/03/08
L. Mechtouff-Cimarelli [1],
S. Peysson [1],
S. Thobois [1],
M. Hermier [2],
B. Croisile [3],
E. Broussolle [1]
Voir les affiliationsIntroduction. La dyspraxie diagonistique, initialement décrite sur des patients épileptiques callosotomisés, peut être liée à un infarctus du corps calleux. La détermination étiologique est parfois difficile dans un contexte septique.
Observations. Un patient âgé de 67 ans, droitier, présenta une hémiparésie gauche subaiguë dans un contexte fébrile. L’examen clinique mettait en évidence une raideur méningée. La protéine C réactive (CRP) était élevée. La ponction lombaire, réalisée à trois reprises devant la persistance des symptômes, retrouvait une franche hypercytose avec une majorité de monocytes puis de polynucléaires neutrophiles puis de lymphocytes, une hyperprotéinorachie constante et une glycorachie normale sur les deux premiers prélèvements et abaissée sur le troisième sans germe retrouvé dans le liquide céphalorachidien. Un Streptococcus faecalis fut isolé dans trois hémocultures. Les sérologies, notamment herpétiques, étaient négatives. L’IRM était en faveur d’une nécrose du corps du corps calleux et du cortex cingulaire. Les artères péri calleuses étaient perméables. Le sinus longitudinal inférieur (SLI) n’était pas visualisable. Un traitement antibiotique et anticoagulant fut débuté. La fièvre et la CRP élevée persistèrent environ quinze jours. Au décours apparurent une apraxie de la main gauche et un conflit intermanuel s’intégrant dans une dyspraxie diagonistique tandis que l’hémiparésie avait régressé. Le scanner de contrôle retrouvait une transformation hémorragique du corps calleux.
Discussion. Nous décrivons un cas de dyspraxie diagonistique lié à un infarctus du corps calleux et du cortex cingulaire. Le contexte septique oriente préférentiellement vers un infarctus septique dans le territoire des artères péri calleuses, phénomène déjà décrit avec l’herpès mais on ne peut exclure une thrombophlébite septique du SLI. La difficulté à écarter avec certitude la deuxième hypothèse pose des problèmes thérapeutiques.
Conclusion. La dyspraxie diagonistique résulte d’une lésion du corps calleux. Lorsqu’il s’agit d’un infarctus, le contexte septique complique la détermination étiologique et pose le problème du traitement anticoagulant.
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Vol 163 - N° SUP4
P. 63-64 - avril 2007 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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