L’anosognosie n’est pas un mécanisme de défense - 01/03/08
Introduction. L’anosognosie de l’hémiplégie est parfois considérée (Ramachandran, 1994, Solms, 2001) comme un refoulement destiné à protéger l’image idéale, le narcissisme du patient.
Objectifs. Cette hypothèse peut être réfutée du point de vue psychologique en s’appuyant sur la conception psychanalytique de l’image du corps (Thibierge, 1999).
Méthodes. Nous avons réalisé une étude comparative du discours (Morin et Salazar-Orvig, 1996) et des autoportraits (Morin et al., 2003) de patients avec et sans SHD, et des liens entre l’anosognosie et la personnification de la main paralysée (Morin et al., 2006).
Résultats. À la différence des patients sans SHD qui dessinent des autoportraits verticaux avec des omissions symétriques, les patients avec SHD dessinent des autoportraits asymétriques, inclinés et déstructurés. Dans leur discours, la main est souvent personnifiée avec une tonalité antipathique, parfois sous la forme d’un enfant plus ou moins incorporé au corps des patients (Morin et al., 2003). Les patients SHD et non les autres décrivent les modifications physiques de leur main paralysée (lourde, chaude, molle etc.).
Discussion.À la différence des patients non SHD, les patients SHD donnent une représentation morcelée d’eux-mêmes et parlent de leur corps paralysé en termes dévalorisants. Leur narcissisme est donc altéré. La personnification de la main comme un enfant rend évident un aspect normalement refoulé du rapport à l’Autre maternel.
Conclusion. Dans le Syndrome Hémisphérique Droit, l’image du corps est altérée, le narcissisme du patient est mis en échec et le refoulement est diminué. L’anosognosie n’est donc pas un mécanisme de défense.
Plan
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Vol 163 - N° SUP4
P. 64-65 - avril 2007 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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