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Épidémiologie des sinusites fongiques au CHU de Lyon entre 2014 et 2015 - 16/06/16

Doi : 10.1016/j.mycmed.2016.04.059 
D. Dupont 1, 2, , M. Blanc 1, M. Wallon 1, 2
1 Institut de parasitologie et de mycologie médicale, Hospices Civils de Lyon, Lyon, France 
2 Équipe WAKING, Physiologie intégrée du système d’éveil, centre de recherche en Neurosciences de Lyon Inserm U1028, CNRS UMR5292, université Claude Bernard Lyon I, Lyon, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Les sinusites sont des pathologies fréquemment rencontrées dans la population générale sous des présentations cliniques variées. Elles correspondent à une inflammation des muqueuses recouvrant les sinus. Evoluant sur un mode aigu ou chronique, elles sont souvent accompagnées de congestion nasale et de douleurs associées à des écoulements mucopurulents et un œdème. Le signe radiologique classiquement observé est un comblement des sinus. Plus de 80 %des sinusites sont chroniques, l’étiologie fongique étant majoritaire.

Nous nous sommes intéressés à l’épidémiologie des sinusites fongiques aux Hospices Civils de Lyon entre janvier 2014 et décembre 2015. Pour cela, nous avons combiné les techniques de mycologie classique (examen direct avec coloration de Gomori-Grocott, culture sur Sabouraud pendant 7jours) et la PCR panfongique (cible domaine D1/D2 de l’ADN 28S), en partant du postulat que dans les formes invasives, une identification précise du pathogène était nécessaire afin d’adapter le traitement antifongique et que la culture classique sur Sabouraud était négative dans plus de 50 % des cas. Les objectifs de l’étude étaient donc d’investiguer l’épidémiologie actuelle des sinusites fongiques aux Hospices Civils de Lyon mais aussi de comparer les différents outils diagnostiques à notre disposition en terme de sensibilité et de délai de rendu d’une identification à l’espèce.

Au total, 102 prélèvements ont été réalisés avant tout traitement, correspondant à 63 patients avec suspicion clinique de sinusite. Les techniques de mycologie classique ont été positives dans 39,2 % (40/102) des cas pour la microscopie et dans 16,7 % (17/102) pour la culture. La recherche par PCR était plus sensible, avec une positivité retrouvée dans 44,1 % des cas (45/102). L’examen direct est la technique assurant un rendu dans les délais les plus courts (<24H). Le délai moyen d’une identification par culture conventionnel est identique à celui d’une identification par PCR séquençage (3,6jours). Il est à noter que parmi les 17 cultures positives, une culture était discordante avec la PCR et six ne permettaient pas l’identification du champignon. L’ensemble des résultats nous a donc permis d’identifier 30 patients ayant présenté une sinusite fongique prouvée microbiologiquement et dont le pathogène a pu être identifié. Aspergillus fumigatus reste le pathogène principal (n=11 ; 36,7 %), suivi par Aspergillus flavus (n=8 ; 26,7 %), Schizophyllum commune (n=4 ; 13,3 %), Aspergillus autres (n=2 ; 6,7 %), Rhizopus (n=1 ; 3,3 %), Paecilomyces (n=1 ; 3,3 %), Cladosporium (n=1 ; 3,3 %), Metarhizium anisopliae (n=1 ; 3,3 %) et Pseudallescheria sp. (n=1 ; 3,3 %).

Il ressort de cette étude que Schizophyllum commune est à considérer comme un pathogène émergent dans le cadre des sinusites fongiques, alors que jusqu’à récemment, il était confiné à quelques descriptions de cas cliniques.

Cette étude a également confirmé la simplicité et la rapidité de l’examen direct pour confirmer la présence de champignons. De plus, la PCR offre l’avantage par rapport à la culture d’identifier un plus grand nombre de pathogène de façon précise et sans perte de temps, ce qui pourrait justifier son utilisation en routine.

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Vol 26 - N° 2

P. e27 - juin 2016 Retour au numéro
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  • Myélite à Cladophialophora bantiana
  • D. Dupont, R. Nove Josserand, Q. Reynaud, F. Persat, M. Wallon, I. Durieu
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  • Sinusite fongique due à Metarhizium anisopliae chez un transplanté monopulmonaire
  • D. Dupont, S. Roux, G. Benaïm, A. Sénéchal, M. Wallon

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