Que deviennent les CIN2 diagnostiquées sur biopsie ? - 11/08/16
Résumé |
Introduction |
Le traitement recommandé des néoplasies cervicales intra-épithéliales (CIN) de type CIN2 est la conisation, à l’origine de possibles effets secondaires. Le nombre important de régression spontanée des CIN2 incite à rechercher des indicateurs pour sélectionner les CIN2 à coniser.
Objectifs |
Déterminer la fréquence de régression des CIN2 diagnostiquées sur biopsie et rechercher l’éventuel rôle de p16 et Ki67 pour prédire la régression ou la persistance/progression de la CIN2.
Méthodes |
Les CIN2 diagnostiquées entre 2009 et 2011 ont été confrontées aux résultats des conisations et/ou biopsies et frottis ultérieurs grâce aux données de l’association EVE. La persistance/progression a été définie comme le constat d’une CIN2/CIN3 sur conisation, biopsie ou frottis ultérieurs et la régression comme absence de lésion ou CIN1. L’IHC pour p16 et Ki67 sur biopsie a été réalisée dans les cas histologiquement équivoques. Les pièces de conisation incluses en totalité ont bénéficié de 3 niveaux de coupe supplémentaires en l’absence de CIN sur les préparations initiales.
Résultats |
Parmi 61 patientes avec une CIN2 sur biopsie (âge moyen de 34,3ans), le taux de régression a été de 37 %. Cinquante et une patientes ont été conisées entre 1 et 15 mois (Ø 9,8 mois) après la biopsie et 10 ont été surveillées (Ø 35,7 mois). Sur conisation, la CIN2 a persisté/progressé dans 38 cas (74 %) et a régressé dans 13 cas (26 %) : 3 CIN1, 10 absences de CIN. Parmi les 10 patientes uniquement surveillées, une CIN2 a persisté et 9 ont régressé. La moyenne d’âge des 22 patientes avec régression a été de 32,6ans, celle des 39 patientes avec persistance/progression a été de 34,4ans. Les 14 CIN2 avec IHC (8 persistantes, 6 régressives) étaient toutes p16+ avec un Ki67 variant de 35 à 90 % sans impact prédictif significatif d’évolution.
Discussion |
Dans l’étude de Moscicki et al. (2010) portant sur 95 patientes jeunes (Ø 20,4ans), le taux de régression était de 68 %. En analyse multivariée, une infection récente à gonocoques favoriserait la régression, contrairement à la prise de contraceptifs oraux et l’infection à HPV16/18 persistante. Munro et al. (2015) et McAllum et al. (2011) trouvent un taux de régression de 59,5 % et 62 % avant 25ans, respectivement chez 924 et 157 patientes avec CIN2 sans conisation. La réaction immunitaire et la persistance virale prolongée pourraient être la cause d’un moindre taux de régression à un âge plus avancé. L’IHC p16 dans les cas équivoques (non réalisée dans les études citées), en permettant une meilleure sélection des CIN2, pourrait expliquer en partie les chiffres différents de notre série.
Conclusion |
Même chez les patientes de plus de 30ans, la régression des CIN2 après biopsie est importante (37 %). Dans les CIN2 p16+, le Ki67, bien que corrélé au grade de la CIN, ne semble pas constituer un critère prédictif d’évolution.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Plan
Vol 36 - N° 4
P. 299 - août 2016 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Déjà abonné à cette revue ?