S'abonner

Que deviennent les CIN2 diagnostiquées sur biopsie ? - 11/08/16

Doi : 10.1016/j.annpat.2016.06.010 
M. Jost 1, , S. Boucher 1, C. Emprou 1, S. Leblanc 1, F. Fasquelle 1, C.Y. Akladios 2, J.J. Baldauf 2, M. Fender 3, G. Avérous 1
1 Département de pathologie, hôpitaux universitaires de Strasbourg, 1, avenue Molière, 67098 Strasbourg cedex, France 
2 Service de gynécologie obstétrique, hôpitaux universitaires de Strasbourg, Strasbourg cedex, France 
3 Association EVE Alsace, 69, route du Rhin, 67400 Illkirch-Graffenstaden, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

Le traitement recommandé des néoplasies cervicales intra-épithéliales (CIN) de type CIN2 est la conisation, à l’origine de possibles effets secondaires. Le nombre important de régression spontanée des CIN2 incite à rechercher des indicateurs pour sélectionner les CIN2 à coniser.

Objectifs

Déterminer la fréquence de régression des CIN2 diagnostiquées sur biopsie et rechercher l’éventuel rôle de p16 et Ki67 pour prédire la régression ou la persistance/progression de la CIN2.

Méthodes

Les CIN2 diagnostiquées entre 2009 et 2011 ont été confrontées aux résultats des conisations et/ou biopsies et frottis ultérieurs grâce aux données de l’association EVE. La persistance/progression a été définie comme le constat d’une CIN2/CIN3 sur conisation, biopsie ou frottis ultérieurs et la régression comme absence de lésion ou CIN1. L’IHC pour p16 et Ki67 sur biopsie a été réalisée dans les cas histologiquement équivoques. Les pièces de conisation incluses en totalité ont bénéficié de 3 niveaux de coupe supplémentaires en l’absence de CIN sur les préparations initiales.

Résultats

Parmi 61 patientes avec une CIN2 sur biopsie (âge moyen de 34,3ans), le taux de régression a été de 37 %. Cinquante et une patientes ont été conisées entre 1 et 15 mois (Ø 9,8 mois) après la biopsie et 10 ont été surveillées (Ø 35,7 mois). Sur conisation, la CIN2 a persisté/progressé dans 38 cas (74 %) et a régressé dans 13 cas (26 %) : 3 CIN1, 10 absences de CIN. Parmi les 10 patientes uniquement surveillées, une CIN2 a persisté et 9 ont régressé. La moyenne d’âge des 22 patientes avec régression a été de 32,6ans, celle des 39 patientes avec persistance/progression a été de 34,4ans. Les 14 CIN2 avec IHC (8 persistantes, 6 régressives) étaient toutes p16+ avec un Ki67 variant de 35 à 90 % sans impact prédictif significatif d’évolution.

Discussion

Dans l’étude de Moscicki et al. (2010) portant sur 95 patientes jeunes (Ø 20,4ans), le taux de régression était de 68 %. En analyse multivariée, une infection récente à gonocoques favoriserait la régression, contrairement à la prise de contraceptifs oraux et l’infection à HPV16/18 persistante. Munro et al. (2015) et McAllum et al. (2011) trouvent un taux de régression de 59,5 % et 62 % avant 25ans, respectivement chez 924 et 157 patientes avec CIN2 sans conisation. La réaction immunitaire et la persistance virale prolongée pourraient être la cause d’un moindre taux de régression à un âge plus avancé. L’IHC p16 dans les cas équivoques (non réalisée dans les études citées), en permettant une meilleure sélection des CIN2, pourrait expliquer en partie les chiffres différents de notre série.

Conclusion

Même chez les patientes de plus de 30ans, la régression des CIN2 après biopsie est importante (37 %). Dans les CIN2 p16+, le Ki67, bien que corrélé au grade de la CIN, ne semble pas constituer un critère prédictif d’évolution.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Plan


© 2016  Publié par Elsevier Masson SAS.
Ajouter à ma bibliothèque Retirer de ma bibliothèque Imprimer
Export

    Export citations

  • Fichier

  • Contenu

Vol 36 - N° 4

P. 299 - août 2016 Retour au numéro
Article précédent Article précédent
  • Détermination du statut microsatellitaire dans une série monocentrique rétrospective de cancers de l’endomètre chez des femmes âgées de moins de 60 ans
  • A. Tauziède-Espariat, J. Raffoul, L. Bermont, S.R. Sun, C. Lassabe, C. Monnin
| Article suivant Article suivant
  • Carcinomes à cellules de Merkel ganglionnaires sans primitif cutané : une entité à distinguer de métastases ganglionnaires
  • T. Kervarrec, M. Samimi, J. Zaragoza, A. Beby-Defaux, A. Touzé, S. Guyétant

Bienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.

Déjà abonné à cette revue ?

Mon compte


Plateformes Elsevier Masson

Déclaration CNIL

EM-CONSULTE.COM est déclaré à la CNIL, déclaration n° 1286925.

En application de la loi nº78-17 du 6 janvier 1978 relative à l'informatique, aux fichiers et aux libertés, vous disposez des droits d'opposition (art.26 de la loi), d'accès (art.34 à 38 de la loi), et de rectification (art.36 de la loi) des données vous concernant. Ainsi, vous pouvez exiger que soient rectifiées, complétées, clarifiées, mises à jour ou effacées les informations vous concernant qui sont inexactes, incomplètes, équivoques, périmées ou dont la collecte ou l'utilisation ou la conservation est interdite.
Les informations personnelles concernant les visiteurs de notre site, y compris leur identité, sont confidentielles.
Le responsable du site s'engage sur l'honneur à respecter les conditions légales de confidentialité applicables en France et à ne pas divulguer ces informations à des tiers.


Tout le contenu de ce site: Copyright © 2024 Elsevier, ses concédants de licence et ses contributeurs. Tout les droits sont réservés, y compris ceux relatifs à l'exploration de textes et de données, a la formation en IA et aux technologies similaires. Pour tout contenu en libre accès, les conditions de licence Creative Commons s'appliquent.