Insuffisance rénale d’emblée terminale par syndrome Oréllanien - 20/09/16
Résumé |
Introduction |
L’oréllanine est un composé bipyridilé responsable de la toxicité rénale des cortinaires. Nous rapportons une observation de syndrome Oréllanien de diagnostic tardif responsable d’une insuffisance rénale terminale.
Observation |
Un homme de 55ans sans antécédent médical est admis le 21/10/2015 aux urgences pour une asthénie, nausées, vomissements, douleurs abdominales et oligo-anurie. La biologie révèle une hyperkalémie à 8mmol/avec créatininemie à 2000μmol/L. L’échographie rénale est sans particularité. L’hémodialyse est débutée en urgence. En l’absence d’étiologie évidente, la PBR est réalisée le lendemain qui montrera une nécrose tubulaire avec infiltrat inflammatoire interstitiel, absence d’atteinte glomérulaire ou vasculaire, IF négative. À j3, un interrogatoire « plus policier » du patient a révélé la consommation 10jours auparavant de champignons : chanterelles et girolles. Les dosages sang et urine de l’orellanine (à j12 de l’ingestion) seront négatifs, mais hautement positifs sur la biopsie rénale (0,11ng/g). Il n’y a pas à ce jour de récupération de la fonction rénale.
Discussion |
Dans la phase pré-rénale du syndrome, la symptomatologie digestive est au premier plan, l’insuffisance rénale survenant après une latence d’en moyenne 8–10jours. L’oréllanine n’est rapidement plus présente dans le sang et les urines mais peut être détectée sur du matériel de biopsie jusqu’à 6 mois après l’ingestion du champignon, permettant d’affirmer le diagnostic. Du fait de sa très forte affinité pour les cellules tubulaires proximales rénales, les techniques d’épuration sont inefficaces pour éliminer l’oréllanine. Il n’est pas prouvé que l’utilisation de N-acetyl cystéine utilisée comme anti-oxydant ait un intérêt thérapeutique. Une insuffisance rénale chronique résiduelle est notée dans environ 50 % des cas.
Conclusion |
Toute insuffisance rénale aiguë sans étiologie évidente doit faire rechercher une consommation d’un toxique. Le syndrome Oréllanien peut être évoqué en particulier devant une évolution en 2 temps de la symptomatologie. Une analyse du prélèvement rénal permet d’affirmer le syndrome Oréllanien (laboratoire LAT LUMTOX)
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Vol 12 - N° 5
P. 353-354 - septembre 2016 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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