Les oiseaux, porteurs de nombreux champignons filamenteux et de levures, constituent un réservoir de micro-organismes potentiellement pathogènes pour l'homme. Peu de données étant recueillies sur les capacités de survie de ces micro-organismes dans l'environnement, le but de ce travail est de comparer les capacités de survie de levures dans des conditions naturelles et dans des conditions expérimentales.

Nous avons donc suivi la flore fongique de plusieurs dortoirs d'étourneaux (Sturnus vulgaris) pendant une année, afin de quantifier les populations de Candida albicans et Cryptococcus neoformans dans un milieu naturel. A une fréquence bimensuelle, des prélèvements ont été effectués et ensemencés sur CHROMagar^® Candida (Becton Dickinson, France) et Guizotia abyssinica . D'autre part, une modélisation expérimentale de la survie des levures a été effectuée avec 2 souches de C. albicans et 2 souches de C. neoformans. Pour chacune de ces souches, un inoculum standardisé a été ensemencé sur 4 milieux différents, à 3 températures d'incubation (4 °C, 20 °C et 30 °C). Leur survie a été quantifiée pendant 24 semaines.

Au cours de l'étude environnementale, aucune souche de C. neoformans n'a été isolée des différents dortoirs. Les souches de C. albicans étaient retrouvées de façon concomitante à la présence des oiseaux dans les dortoirs, et ce jusqu'à 4 semaines après leur départ. D'autre part, la survie in vitro des souches de C. neoformans était supérieure à celle observée avec C. albicans . En effet, après 24 semaines de culture, les charges en C. neoformans restaient stables (– 2 à + 1 log ₁₀ ) quelque soient les milieux de culture, à 4 °C et 20 °C. Toutefois, les souches de C. albicans présentaient également une survie non négligeable dans l'environnement, sauf sur surface inerte (négativation de la culture obtenue entre 3 et 11 semaines).

Bien que les conditions expérimentales leur soient plus favorables que les conditions naturelles, C. neoformans , mais aussi C. albicans classiquement définie comme une levure endo-saprophyte, possèdent d'importantes capacités de survie en dehors de tout hôte. Les étourneaux, comme d'autres oiseaux de plus en plus présents dans nos villes et parfois à proximité de patients immunodéprimés, pourraient donc représenter un risque potentiel pour la santé publique.

Numerous yeasts and filamentous fungi are carried by birds. They represent a potential environmental reservoir of fungal pathogens for human beings. In this work, we evaluated the ability of yeasts to survive in a natural environment and in vitro using various experimental conditions.

A one-year survey of the fungal flora of starling (Sturnus vulgaris) dormitories was performed in order to check for the presence of Candida albicans and Cryptococcus neoformans in a natural habitat. Samples were collected every 2 weeks and cultured both on CHROMagar^® Candida (Becton Dickinson, France) and Guizotia abyssinica agar media. Besides, 4 strains were studied in vitro : 2 strains of C. albicans and 2 strains of C. neoformans . For each strain, four different media were experimentally inoculated, incubated at 3 different temperatures (4 °C, 20 °C and 30 °C), and a sequential quantification of viable yeasts was performed during a 24-week follow-up.

During the dormitory survey, no strain of C. neoformans was collected, and strains of C. albicans were detected concomitantly with bird presence. C. albicans survived at least 4 weeks after starling departure. C. neoformans strains were more resistant in vitro than were C. albicans strains . The fungal loads of C. neoformans were maintained (+ 1 to – 2 log ₁₀ ) during the 24-week study period, for all culture conditions at 4 °C and 20 °C. Long-term survival of C. albicans strains was also observed in all culture conditions, except on dry surfaces, where cultures were no longer viable from between 3 to 11 weeks.

While environmental conditions are less favorable than experimental laboratory conditions, C. neoformans , but also C. albicans usually defined as a commensal yeast, survive for a long time outside any host. Birds, and starlings in particular, are increasingly present in the cities of numerous countries. Sometimes they are present near hospital buildings housing immunosuppressed patients and could thus represent a public health risk.