La pratique au quotidien de la médecine de rééducation à Madagascar - 04/03/08
S. Randrianarisona
Voir les affiliationsJustifications : La médecine de rééducation est une discipline très peu connue du public à Madagascar, et encore très mal comprise du monde médical et paramédical. D’aucuns pensent qu’avec l’éradication tant espérée de la poliomyélite, les services de rééducation n’auront plus suffisamment à faire. Or, nous avons à nous occuper d’au moins quelques 640 000 personnes qui seraient en situation de handicap moteur en se basant sur les estimations de l’OMS.
Opinions : À travers l’évaluation des activités des six dernières années (1997–2002) des deux plus anciens centres publics, le Centre d’Appareillage de Madagascar à Antananarivo et le Centre de Rééducation Motrice de Madagascar à Antsirabe, 15 nouveaux patients sont consultés par semaine. Au moins 2/3 des patients pris en charge ont moins de 18 ans. L’orthopédie et la neurologie constituent actuellement notre principal champ d’action. La prévention de l’infirmité motrice cérébrale, le dépistage précoce des déformations orthopédiques sont une priorité à considérer. Chez l’adulte, l’hémiplégie, les para et tétraplégies, devraient bénéficier d’une prise en charge plus complète. Il est impératif d’une part de renforcer le nombre des médecins de rééducation et celui des kinésithérapeutes afin d’optimiser le fonctionnement des services, et d’autre part de disposer d’orthophonistes et d’ergothérapeutes pour que la rééducation des fonctions supérieures et celle de l’autonomie dans les actes de la vie quotidienne soient prises en compte.
Conclusion : Un gros travail de sensibilisation est à mener pour arriver à conscientiser tout un chacun sur le problème du handicap et l’ampleur de la question.
Routine rehabilitation practices in Madagascar |
Background: In Madagascar, the general public as well as the medical community, are not particularly familiar with physiotherapy and rehabilitation. For some, the long hoped for eradication of poliomyelitis also eliminated the need for physical medicine units. Based on the WHO estimations however, at least 640,000 persons in Madagascar have physical handicaps requiring rehabilitation care.
Activities: An evaluation of the activities during the last six years (1997-2002) of the two oldest rehabilitation units in Madagascar, the Prosthesis Center at Antananarivo and the Motor Rehabilitation Center at Antsirabe, 15 new patients consult per week. At least two-thirds of the patients attending these units are less than 18 years old. Orthopedic and neurological disorders predominate. Prevention of motor deficiency in cerebral palsy patients and early screening for orthopedic malformations are priorities. A complete service is provided for adult hemiplegia, paraplegia, and tetraplegia patients. The number of rehabilitation physicians and physiotherapy specialists must be increased to optimize care. There is also a need for speech therapists and work therapists to help improve patient independence for daily life activities.
Conclusion: It is important to improve awareness of the need for rehabilitation care in Madagascar, taking into consideration individual needs and the dimension of the handicapped population.
Mots clés : Rééducation , Médecine physique , Handicap , Madagascar
Keywords:
Rehabilitation
,
Physical medicine
,
Handicap
,
Madagascar
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Vol 24 - N° 1-2
P. 8-13 - mars 2004 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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