Apport de marqueurs immunologiques et psychologiques dans la prédiction de la rechute clinique au cours de la maladie de Crohn – suivi d’une cohorte multicentrique - 07/12/16
Résumé |
Objectif |
Les marqueurs de l’inflammation – protéine C-Réactive (CRP) et vitesse de sédimentation (VS) – peuvent aider à prédire une rechute de maladie de Crohn (MC). L’objectif de cette étude était d’identifier de nouveaux marqueurs prédictifs de rechute, notamment immunologiques et psychologiques.
Méthode |
Dans le cadre d’un projet de recherche mené dans trois centres hospitaliers français entre 2011 et 2014, un suivi de cohorte prospectif a été réalisé. Cent quarante-quatre patients présentant une MC en rémission (score d’Harvey-Bradshaw (HBS)≤4) depuis au moins trois mois ont été inclus dans cette cohorte et suivis pendant 12 mois. La survenue de la rechute clinique (HBS>5) a été modélisée par régressions logistiques univariées sur toutes les variables disponibles (dont 53 facteurs immunologiques/inflammatoires et huit scores psychologiques). La méthode des courbes ROC a été utilisée pour définir le seuil optimal afin de dichotomiser les facteurs continus. Les variables avec une p-value <0,10 ont été considérées comme statistiquement significatives. Un modèle multivarié (méthode de sélection « stepwise », seuils d’entrée et de sortie des facteurs à 10 %) a ensuite été réalisé avec les facteurs binaires (statistiquement significatifs à 10 % et non corrélés) issus des analyses univariées. Les facteurs connus et/ou utilisés en pratique ont été forcés dans le modèle : âge, sexe, CRP/VS, ancienneté de la dernière rechute et calprotectine fécale. Les odds ratios (OR) ont été exprimés avec leur intervalle de confiance à 95 %. La prédiction du modèle a été évaluée par l’aire sous la courbe (AUC) des courbes ROC.
Résultats |
Parmi les 141 patients analysés âgés en moyenne de 38,3 (±13,7) ans, 61 % étaient des femmes. L’âge moyen au diagnostic de la maladie était de 26,3 (±12,8) ans et l’ancienneté de la dernière rechute était de 2,4 (±2,2) ans. Des antécédents de résections intestinales et de chirurgies proctologiques étaient respectivement notés chez 45 % et 17 % des patients. Au cours du suivi, 39 patients (27,7 % – IC 95 %=[20,5 ; 35,8]) ont présenté une rechute clinique. L’analyse multivariée a identifié deux nouveaux marqueurs prédictifs de rechute : un marqueur immunologique (interleukine [IL] 10<1,34μg/L : OR=5,5 [1,48 ; 20,43], p=0,011) et un marqueur psychologique traduisant une mauvaise gestion du stress (« Perceived Stress Score » (PSS 10)≥21 : OR=3,94 [1,11 ; 14,05], p=0,034). Alors que la prédiction à l’aide des marqueurs inflammatoires usuels (CRP et VS) était de 0,68, le niveau de prédiction du modèle multivarié obtenu atteignait 0,87, soit une augmentation de 0,19.
Conclusion |
Ces résultats montrent, qu’en plus des facteurs inflammatoires usuels, la surveillance de nouveaux marqueurs immunologiques et psychologiques permet de mieux prédire une rechute de la maladie de Crohn et ainsi d’identifier précocement des patients à haut risque afin d’optimiser leur traitement.
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Vol 64 - N° S6
P. S311 - décembre 2016 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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