La pseudarthrose et les cals vicieux intra-articulaires restent deux complications des fractures de l’extrémité distale du radius. Ils sont responsables de douleurs, perte de mobilités et de force, et évoluent vers l’arthrose radio-carpienne. Le traitement conservateur par ostéotomie est à privilégier en l’absence de lésions arthrosiques. En présence d’une arthrose radio lunaire, une arthrodèse radioscapholunaire (RSL) peut être proposée.

Il s’agit d’une série rétrospective de 8 patients opérés pour une arthrose radio carpienne post-traumatique isolée par insuffisance de réduction d’une fracture articulaire du radius entre février 2014 et décembre 2015 par la même technique d’arthrodèse radioscapholunaire par voie postérieure utilisant la plaque TriLock Fusion RSLy (Medartis) associée à une greffe d’os spongieux d’origine iliaque. Les patients étaient revus à 6 semaines, 3, 6 et 12mois postopératoire pour une analyse clinique objective, mesure des mobilités, de la force de poigne au Jamar et un recueil de données subjectives, recueil de la douleur (EVA), réalisation d’un score de DASH et d’un questionnaire de satisfaction. Un bilan radiographique du poignet était réalisé.

À 3mois, 100 % des arthrodèses ont fusionné. Au dernier recul, les mobilités moyennes sont à 30° de flexion palmaire et dorsale, la force au Jamar était mesurée en moyenne à 72 % du côté sain avec une EVA moyenne à 2. Au total, 88 % des patients étaient satisfaits du résultat et la moyenne des scores de DASH était à 20 sur 100.

L’arthrodèse RSL, décrite en 1955 par Watson-Jones est une solution face à la complication arthrosique d’un cal vicieux intra-articulaire du radius distal. Son taux de pseudarthrodèse varie de 11 à 25 % dans les séries de la littérature. Nous rapportons 8 cas sans échec de consolidation. L’utilisation d’une plaque anatomique dédiée et la réalisation d’une greffe d’origine iliaque semblent être les deux éléments expliquant ce taux de fusion de 100 %.

Nous rapportons une série continue et homogène de 8 arthrodèses RSL pour arthrose radio-carpienne isolée post-traumatique, par plaque anatomique dédiée, avec un taux de consolidation de 100 % à trois mois, sans complication imputable au mode de synthèse. Cette intervention est efficace sur la douleur, permet de conserver des mobilités et une force postopératoires utiles et les patients en sont satisfaits. Ces très bons résultats méritent toutefois d’être confirmés par une série plus longue et un recul plus important.