Un cerveau privé d’odeurs - 18/03/17
Résumé |
Introduction |
Les pertes de l’odorat d’origine centrale secondaires à un traumatisme crânien (TC) sont bien connues et peu étudiées. Notre but est d’apprécier les dimensions de ce déficit et évaluer les répercussions d’une telle privation sensorielle. Notre objectif est d’évaluer l’incidence du trouble en comparaison avec la littérature, distinguer les différents types de troubles olfactifs en fonction de l’impact du TC et établir leur relation avec les signes associés rencontrés dans le syndrome post-commotionnel (SPC).
Patients et méthode |
C’est une étude rétrospective de 354 patients suivis en consultation dans les 3 mois suivant le TC pour SPC. Les patients ont bénéficié d’une évaluation précisant la nature du trouble olfactif (anosmie ou parosmie) et son type grâce au test quantitatif : test sniffin. Une corrélation avec le site d’impact et la sévérité du TC a été établie de même qu’avec les signes accompagnateurs du SPC le plus souvent rencontrés. C’est à distance du TC que le patient consulte pour une dysosmie essentiellement de type anosmie plus rarement une parosmie. Le diagnostic d’anosmie post-traumatique a été retenu sur l anamnèse et les examens tomodensitométriques. Les tests vont permettre de voir s’il s’agit d’un problème quantitatif (on ne sent pas assez) ou qualitatif (on ne va pas sentir toutes les odeurs). L’olfactométrie quantitative permet une appréciation plus exacte.
Résultats |
La fréquence du trouble était de 3 %. L’anosmie a été retrouvée dans 8 cas et la parosmie dans 2 cas. Le siège de la lésion était frontal dans 7 cas et occipital dans 3 ; dans 5 cas, il s’agissait de fracture fronto-orbitaire associée à une contusion, 3 cas de fracture occipitale associée à une contusion et un hématome et 2 cas de fracture temporale. Les parosmies étaient retrouvées dans les lésions avec contusion temporale. Les fractures fronto-orbitaires et occipitales donnaient une anosmie totale. Les signes associés retrouvés étaient l’agueusie dans 2 cas, l’épilepsie dans 1 cas, les troubles de la mémoire dans 5 cas et les troubles neuropsychologiques avec apathie et dépression dans tous les cas.
Conclusion |
Les anosmies post-traumatiques constituent un problème d’actualité et peuvent survenir dans les traumatismes les plus bénins. Cet aspect sensoriel mérite bien un intérêt plus marqué, car bien que le profil évolutif des anosmies post-traumatiques soit très variable, une mauvaise reconnaissance d’odeurs pourrait être un symptôme de la maladie du vieillissement de la mémoire.
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Vol 63 - N° 1
P. 58 - mars 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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