Si certains travaux suggèrent fortement l’existence d’une faiblesse des éverseurs chez les patients en instabilité chronique de cheville (ICC) [1Pietrosimone B.G., Gribble P.A. Chronic ankle instability and corticomotor excitability of the fibularis longus muscle J Athl Train 2012 ;  47 : 621-626 [cross-ref]

Cliquez ici pour aller à la section Références], il n’existe pas de consensus lorsque la performance isocinétique des éverseurs de tels patients est comparée à celle de sujets sains (eg. [2Hartsell H.D., Spaulding S.J. Eccentric/concentric ratios at selected velocities for the invertor and evertor muscles of the chronically unstable ankle Br J Sports Med 1999 ;  33 : 255-258 [cross-ref]

Cliquez ici pour aller à la section Références, 3Willems T.E., Witvrouw E., Verstuyft J., Vaes P., De Clercq D. Proprioception and muscle strength in subjects with a history of ankle sprains and chronic instability J Athl Train 2002 ;  37 : 487-493

Cliquez ici pour aller à la section Références] vs. [4Lentell G.L., Katzman L.L., Walters M.R. The relationship between muscle function and ankle stability J Orthop Sports Phys Ther 1990 ;  1 : 605-611 [cross-ref]

Cliquez ici pour aller à la section Références, 5Kaminski T.W., Perrin D.H., Gansneder B.M. Eversion strength analysis of uninjured and functionally unstable ankles J Athl Train 1999 ;  34 : 239-245

Cliquez ici pour aller à la section Références]). Certains auteurs attribuent ces résultats contradictoires à la nature même des tests, réalisés en chaîne cinétique ouverte et en décharge [6Edouard P., Fourchet F., Collado H., Degache F., Leclair A., Rimaud D., et al. Invertor and evertor strength in track and field athletes with functional ankle instability Isokin Exerc Sci 2011 ;  19 : 91-96

Cliquez ici pour aller à la section Références]. Face à ces constats, notre équipe a proposé un test fonctionnel et pratique à mettre en œuvre [7Terrier R., Roze-Dulcina K., Toschi B., Forestier N. Impaired control of weight bearing ankle inversion in subjects with chronic ankle instability Clin Biomech 2014 ;  29 : 439-443 [cross-ref]

Cliquez ici pour aller à la section Références], dont la capacité de diagnostic a été confrontée à celle des tests isocinétiques.

Douze sujets SAINS et douze sujets ICC ont participé aux tests d’évaluation de la performance excentrique des éverseurs : le test isocinétique d’une part et le test fonctionnel en charge d’autre part. L’ordre de présentation des tests était randomisé. Le test isocinétique excentrique était effectué au moyen d’un dynamomètre isocinétique Cybex (Lumex Inc., Ronkonkoma, NY). Les paramètres analysés étaient les pics de couples de force excentriques des éverseurs normalisés au poids de corps des sujets. Pour le test fonctionnel, les sujets étaient en appui unipodal sur le dispositif Myolux™ Medik e-volution (Cevres santé, Savoie Technolac, France). L’articulateur d’arrière-pied, qui reproduit le mouvement d’inversion de cheville, est instrumenté d’une centrale inertielle. Le paramètre analysé était le pic de vitesse angulaire lors du contrôle de l’inversion en charge. Après vérification de la normalité de la distribution des données au moyen du test Shapiro-Wilk, les paramètres de performance ont été comparés au moyen de t-tests pour échantillons indépendants. Le seuil de significativité a été fixé à 0,05.

Les résultats du test isocinétique ne révèlent aucune différence significative de performance excentrique des éverseurs entre les groupes SAINS et ICC (t=−1,35, p=0,19). À l’inverse, le test fonctionnel de contrôle de l’inversion en charge révèle des pics de vitesse angulaire significativement plus importants chez les ICC par rapport aux SAINS. Ce résultat traduit une faiblesse des éverseurs chez les ICC, déjà mise en évidence dans une précédente étude [7Terrier R., Roze-Dulcina K., Toschi B., Forestier N. Impaired control of weight bearing ankle inversion in subjects with chronic ankle instability Clin Biomech 2014 ;  29 : 439-443 [cross-ref]

Cliquez ici pour aller à la section Références].

Ce travail suggère que les divergences de la littérature au sujet de l’existence ou non d’une faiblesse des éverseurs chez les patients ICC pourraient être la conséquence de l’inadéquation des tests isocinétiques utilisés, trop éloignés de la réalité fonctionnelle.