Traumatisme fantasme et mémoire dans la pathogenèse des problématiques sexuelles - 12/08/17
Résumé |
Cet article souhaite souligner une évolution de la prise en charge des problématiques sexuelles et de leur étiologie qui apparaît à l’auteur comme une involution : en effet, depuis quelques décennies, l’affirmation et la recherche de plus en plus habituelles de pathogenèses directement traumatiques semblent remettre en question les acquis de la psychanalyse, quand Freud a abandonné sa première théorie de la séduction. Il est basé sur une expérience de 10 ans en patientèle de ville, avec la prise en charge de 48 cas de dysfonctions sexuelles majoritairement féminines. Il repose sur l’apport des neurosciences concernant la fiabilité de la mémoire, dont Freud avait déjà compris les aléas, ainsi que sur l’analyse de certaines réactions intersubjectives dans la relation thérapeutique. À travers quelques cas cliniques simples, il veut attirer l’attention sur les pièges à éviter : oublier l’importance du fantasme inconscient, favoriser la création de faux-souvenirs, s’arrêter sur un souvenir-écran, négliger le rôle de l’inconscient aussi bien celui du thérapeute que celui du patient. Même si, avec Ferenczi, on ne peut nier la gravité d’un abus sexuel réel, cela laisse toute leur place à des étiologies plus complexes. Certaines méthodes actuellement très en vogue auprès du grand public, comme l’hypnose ou plus récemment l’EMDR, peuvent être recherchées par les patient(e)s comme des thérapies de dévoilement de traumatismes oubliés ou soi-disant refoulés, dans l’attente d’une guérison magique. Ces pseudo solutions, séduisantes par leur facilité, présentent le risque majeur d’enfermer les patient(e)s dans une quête sans fin à la recherche de la toute-puissance d’un thérapeute ou d’une thérapie particulière.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Summary |
The aim of this article is to highlight a change in the way in which sexual disorders and their etiology are treated, seen by the author as a step backwards. In the past few decades, directly traumatic pathogeneses are increasingly often suspected and diagnosed, flying in the face of the findings of psychoanalysis, where Freud abandoned his first seduction theory. The article is based on 10 years of clinical experience in an urban practice, with 48 patients, mainly women, suffering from sexual disorders. It is based on findings in the field of neurosciences concerning the reliability of memory, already understood by Freud as capricious, and the analysis of certain intersubjective reactions within the therapeutic relationship. Taking a few simple clinical cases, the author aims to draw attention to potential pitfalls: neglecting the importance of subconscious fantasy, fostering the creation of fake memories, stopping on a screen-memory, underestimating the role of the subconscious, not only the patient's subconscious, but also the therapist's. Although, with Ferenczi, the seriousness of real sexual abuse cannot be denied, there is still room for much more complex aetiologies. Some methods that are very fashionable today with the public, such as hypnosis or more recently EMDR, can be popular with patients, seeing them as therapies to reveal forgotten or repressed trauma, whilst sitting back and waiting for a spontaneous recovery as if by magic. These fake solutions, although appealing because they look so easy, are dangerous, since they run the major risk of locking the patient into a never-ending quest for an omnipotent therapist or therapy.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Sexualité, Souvenir, Fantasme, Traumatisme psychique, Inconscient
Keywords : Sexuality, Memory, Fantasy, Psychological trauma, Subconscious
Plan
Vol 26 - N° 3
P. 186-190 - juillet 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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