Chaque année, de nombreux hérissons d’Europe (Erinaceus europaeus) sont recueillis au centre d’accueil de la faune sauvage (CEDAF) situé dans les locaux de l’EnvA à Maisons-Alfort. La présence de dermatophytes avec ou sans lésions cutanées est fréquemment suspectée chez les hérissons. Pendant une année, nous avons fait des prélèvements sur tous les animaux admis afin d’estimer la prévalence des dermatophytes, les facteurs de risque ainsi que la possibilité du portage et de transmission à l’homme. Un protocole d’échantillonnage a permis de suivre le statut des animaux (sains, infectés/porteurs) pendant toute la durée de leur hébergement au centre de soins. À l’issue d’une semaine d’incubation à 32°C sur un milieu de Sabouraud, les espèces fongiques ont été identifiées par examen microscopique. Pour certains isolats, une confirmation de l’identification a été obtenue par spectrométrie de masse (MALDI-TOF). La présence d’un dermatophyte (Trichophyton erinacei très majoritairement) a été observée pour 177 échantillons (sur un total de 726 échantillons) correspondant à 29,5 % des 431 hérissons contrôlés. Des lésions cutanées évocatrices de dermatophytose ont été observées chez un faible pourcentage d’animaux (11 hérissons). La présence de T. erinacei sur la peau de la plupart des hérissons constitue à la fois un risque de transmission tant pour les congénères d’un même enclos que pour les manipulateurs des animaux. D’autres espèces de dermatophytes ont été identifiées : Nannizzia gypsea (anciennement Microsporum gypseum) et Trichophyton terrestre. Les résultats de cette enquête permettront d’établir des règles de manipulation des hérissons dans les centres de soins, et en même temps illustrent la diversité des espèces qui peuvent être retrouvées dans la faune sauvage.