Glomérulonéphrites à dépôts non organisés non Randall de chaîne légère d’immunoglobuline monoclonale : une série de sept cas - 16/09/17
, C. Domenger 1, S. Bender 2, C. Cohen 3, V. Frémeaux-Bacchi 4, N. Quellard 5, J.M. Goujon 1, G. Touchard 1, C. Sirac 2, F. Bridoux 1Résumé |
Introduction |
La glomérulonéphrite à dépôts non organisés non Randall d’immunoglobuline monoclonale (PGNMID) est une entité maintenant bien individualisée au sein des gammapathies monoclonales de signification rénale. Les dépôts sont le plus souvent constitués d’une immunoglobuline entière, principalement IgG3 kappa. Nous rapportons une série de 7 cas de PGNMID à chaîne légère monoclonale.
Patients et méthodes |
Étude rétrospective multicentrique incluant les patients présentant des dépôts granulaires, discontinus, de localisation glomérulaire exclusive, rouge Congo négatifs, marqués en immunofluorescence par un seul isotype de chaîne légère sans chaîne lourde associée.
Résultats |
L’âge médian au diagnostic était de 63 ans. Tous les patients présentaient une insuffisance rénale chronique avec protéinurie et hématurie. Aucun cas n’avait de manifestations extrarénales. Un composant monoclonal circulant était détectable dans 6/7 cas (myélome symptomatique, n=1). L’aspect en microscopie optique était une glomérulonéphrite membrano-proliférative (n=5), mésangiale (n=1) ou extramembraneuse atypique (n=1). En immunofluorescence, les dépôts étaient constitués de chaînes légères kappa (n=5) ou lambda (n=2), toujours associés à des dépôts de C3. Trois patients avaient un C3 sérique bas sans anomalies des protéines régulatrices de la voie alterne. Dans 1 cas, nous avons montré que la chaîne légère lambda purifiée activait la voie alterne du complément. Le séquençage de cette chaîne légère Vλ3 a révélé plusieurs mutations dans les régions hypervariables (principalement CDR1). Six patients ont reçu une chimiothérapie à base d’alkylant±bortézomib. Une réponse hématologique, suivie dans tous les cas d’une réponse rénale, a été obtenue chez les 3/3 patients traités par bortézomib. Tous les patients en bonne réponse hématologique ont normalisé leur taux circulant de C3.
Discussion |
Nous rapportons la première série de PGNMID à chaîne légère monoclonale. L’association constante avec des dépôts de C3 suggère une activation de la voie alterne du complément par la chaîne légère monoclonale. Un traitement ciblant le clone B sous-jacent, parfois non détectable par les techniques usuelles, est indispensable pour préserver le pronostic rénal.
Conclusion |
Le séquençage des chaînes légères monoclonales pourrait permettre de mieux comprendre les mécanismes physiopathologiques impliqués dans cette forme rare de PGNMID.
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Vol 13 - N° 5
P. 302 - septembre 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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